Krishna

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Le 17/01/2017 Le Retour des Morts-Vivants

Mardi 17 janvier 2017 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

Le Ciné-club de Grenoble aime et soutient le
9è Festival des Maudits Films

Le Retour des morts-vivants
The Return of the Living Dead

Dan O'Bannon (États-Unis - 1985)

Deux employés d'un entrpôt de fournitures médicales libèrent accidentellement un gaz toxique d'un conteneur militaire stocké dans la cave depuis la fin des années 60 et cencé ramener les morts à la vie.

Le 18/01/2017 Troublez-moi ce soir

Mercredi 18 janvier 2017 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

En partenariat avec le
9è Festival des Maudits Films

Cycle "Marilyn" (2/3)
Troublez-moi ce soir / Don't Bother To Knock
Roy Ward Baker (États-Unis - 1952)

Troublez-moi ce soir est une production 20th Century Fox destinée à propulser au devant de la scène une comédienne repérée pour son physique avantageux et son ingénuité. Marilyn Monroe accède ainsi à un premier rôle après quelques apparitions remarquables et remarquées. Son partenaire est Richard Widmark, acteur habitué aux films d’aventures virils et aux films noirs ; il fut découvert dans le mythique Carrefour de la mort de Henry Hathaway (qui dirigera Marilyn dans Niagara l’année suivante) dans le rôle d’un bad guy sadique et psychopathe. Cette association n’est sans doute pas un hasard puisque Troublez-moi ce soir est un film plutôt sombre qui se destine à explorer l’univers mental d’un individu malade.
Alors qu’on aurait pu s’attendre à un rôle léger pour un premier rôle en haut de l’affiche, Marilyn endosse en effet les habits d’un personnage névrosé, fortement instable et donc potentiellement dangereux. Fasciné par les théories freudiennes, Hollywood a régulièrement porté son intérêt sur des cas cliniques, propices aux interprétations décalées et spectaculaires. Il faut avouer que, dans ce cas précis, la comédienne s’en sort plutôt bien et laisse déjà transparaître une aptitude à jouer les passionnées mélancoliques, les innocentes tourmentées, les femmes introverties mais anxieuses de faire exploser le carcan social et sexuel qui l’enserre. Marilyn portera ce type d’interprétation au firmament dans The Misfits (1961).
Ronny Chester [dvdclassik.com]


Dans l'un de ses premiers rôles importants, Marilyn est montrée sous l'angle de la fragilité, alors que cet aspect de sa personnalité a été enseveli ensuite sous le masque de la blonde platine mangeuse d'hommes. À peine maquillée, le visage défait et le regard vide, elle déambule comme un fantôme, caressant ses poignets à peine cicatrisés des coups de rasoir. Troublante, Marilyn, vraiment ? Le film voudrait d'abord la présenter, pour la première fois de sa carrière, comme une bad girl, mais Marilyn est plus fine. Même lorsqu'elle menace de tuer une petite fille, c'est à elle, la femme meurtrie, que l'on s'attache : le monde cynique et vain qui s'agite autour d'elle ne mérite pas cette idéaliste prête à s'ouvrir la gorge pour un amour perdu.
Ophélie Wiel  [Télérama, 24 juillet 2012].

 

Le 11/01/2017 Certains l'aiment chaud

Mercredi 11 janvier 2017 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

Cycle "Marilyn" (1/3)

Certains l'aiment chaud
Some Like It Hot

Billy Wilder (États-Unis - 1988)

“Personne n'est parfait”, sauf le chef-d'œuvre de Billy Wilder. Le réalisateur a eu l'idée du siècle de tourner un film qui a joué à fond sur la nostalgie de l'époque fastueuse du cinéma.
Not tonight, Josephine ! était le premier titre choisi par Billy Wilder pour sa nouvelle comédie policière, car Some like it hot avait déjà été utilisé en 1939. Mais, le temps que le scénario s'écrive, que les acteurs soient choisis, que le tournage s'organise, le studio avait réussi à racheter les droits du titre le plus jazzy : Certains l'aiment chaud pouvait être lancé !
Fin des années cinquante : l'Amérique est en pleine dépression, le chômage est en hausse, la guerre froide crée un climat de peur et de suspicion nauséabond... Côté cinéma, l'arme d'attraction massive américaine, ce n'est pas la joie non plus : la télévision prend de plus en plus de place dans les foyers, les grands studios font faillite et les réalisateurs de l'âge d'or sont morts ou trop vieux pour continuer à tourner... Hollywood cherche un deuxième souffle. Dans ce climat morose, Billy Wilder a l'idée du siècle : tourner un film qui jouera à fond sur la nostalgie de l'époque fastueuse du cinéma. Il veut réaliser une comédie mais avec des gangsters, de la prohibition, du whisky frelaté, des belles pépées et... du jazz ! Il tournera donc en noir et blanc soyeux (son chef op', Charles Lang, a tourné avec Frank Borzage, George Cukor, Joseph L. Mankiewicz, Fritz Lang...) et truffera son film de clins d'œil aux chefs-d'œuvre des années 30.
Près de soixante ans plus tard, sa recette est toujours gagnante. Cette histoire de deux musiciens qui sont témoins malgré eux d'un règlement de compte mafieux et sont obligés de se travestir pour intégrer un orchestre de femmes garde toute sa pertinence —a fortiori en plein débat sur la théorie du genre... A part la force de l'histoire, la précision des dialogues et la beauté des standards du jazz, voici trois autres bonnes raisons de revoir ou de découvrir Certains l'aiment chaud.
Anne Dessuant  [Télérama, 03/10/2016].

 

Le 16/11/2016 Perfumed Nightmare

Mercredi 16 novembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

Perfumed Nightmare
(Kidlat Tahimik, Philippines - 1977)

" One of the most original and poetic works of cinema made anywhere in the seventies." Werner Herzog

 

Dans son village proche de Manille, Kidlat admire les Etats-Unis et rêve de construire là-bas des ponts allant jusqu’à la lune.

Premier film du « père du cinéma indépendant philippin », Perfumed Nightmare est aussi un pied de nez au genre ethnographique. Interrogeant avec une fausse candeur la domination coloniale sur son pays, ce film est une fable désenchantée en même temps qu’une déclaration d’indépendance.

Par sa forme comme par son contenu, Perfumed Nightmare prend le contrepied du cinéma occidental mainstream, pour ne pas dire hollywoodien. Première réalisation d’un jeune Philippin né en 1942, Eric Oteyza de Guia, ce film est plus qu’un film : en se réinventant Kidlat Tahimik, cet autodidacte du cinéma ouvre avec grâce et humour d’autres possibles cinématographiques, bouscule le genre ethnographique et interroge avec une fausse mais efficace candeur la domination occidentale sur son pays. Même le discours anticolonialiste se trouve reformulé dans cette fable désenchantée où Kidlat Tahimik, dans son village proche de Manille, rêve de construire des ponts jusque sur la Lune et découvre l’autre face du monde occidental à la faveur d’un voyage à Paris.
Anne Kerlan [Festival des trois continents]

 

Le 14/12/2016: Qui veut la peau Roger Rabbit?

Mercredi 14 décembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

En partenariat avec "Les Rêv'Ailleurs"

Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Who framed Roger Rabbit

Robert Zemeckis (États-Unis - 1988)

Les années 80 ont été marquées par l’ère Spielberg qui, en plus de réaliser des films, en soutiendra d’autres. On retrouvera ainsi pendant ces 10 ans, des films cultissimes qui auront bousculés l’univers du cinéma. E.T, Indiana Jones, Gremlins, Les Goonies, Retour vers le futur, Miracle sur la 34ème rue, L’aventure intérieure, sont considérés comme les œuvres imaginatives les plus abouties. En 1988 sortira une autre œuvre culte : Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Un film d’une richesse scénaristique épatante du début jusqu’à la fin. Il faut voir à quel point le scénario est travaillé, développé et multipliant des rebondissements pour le moins incroyables. Ce qui permet pour le coup, de rester concentré pendant toute la durée. Un vibrant hommage au monde du dessin animé. Jamais, pas même aujourd’hui, on avait fait un film aussi bon. Il était donc grand temps de parler de cette œuvre, elle aussi, intemporelle.
[Jeremie Ziza, 22 nov. 2015, lecoindescritiques.com]

L'accueil de la critique étatsunienne
Le film reçoit un accueil positif des critiques qu'ils associent tous à Disney et comme une exploit technique à la fois un chef-d'œuvre d'animation et une démonstration des possibilités de mêler animation et prises de vue réelle. Roger Ebert prédit que le film va profiter d'un bouche à oreille que l'argent ne peut pas acheter et que le film est à la fois un grand divertissement et une étape dans l'art technique. Janet Maslin du New York Times écrit que "ce n'est pas la première fois que les personnages de dessin animé partagent l'écran avec des acteurs mais c'est la première fois qu'ils le font selon leurs conditions et que cela semble réel". Desson Thomson du Washington Post considère Roger Rabbit comme "la collaboration suprême de talent pure". Zemeckis a reçu le support enthousiaste de Walt Disney Pictures, le coup de pouce du producteur Steven Spielberg, la bénédiction de Warner Bros., l'encrage de l'animateur canadien Richard Williams, la voix de Mel Blanc, les traites d'esprits de Jeffrey Price et Peter S. Seaman, l'aide de Industrial Light & Magic de George Lucas et la performance comique de Bob Hoskins, le détective privé le plus costaud et le plus velu. Richard Corliss dans le Time écrit une critique plus mitigée "le dessin animé du générique fonctionne bien, trop bien. Cette scène d'ouverture surpasse le film qui en découle." et qu'il est contrarié par les hommages faits à l'Âge d'or de l'animation américaine. Julie Salamon dans le Walt Street Journal s’exclame par un "wahou" dans ce quotidien plutôt sérieux. Jeannie Williams dans USA Today est plus critique et conseille le film à ceux qui aiment les réalisations techniques mais avertit que le film est "une longue blague privée racontée sur une autoroute californienne par les initiés d'Hollywood". David Ensen dans Newsweek reprend les éléments de USA Today mais n'arrive pas à la même conclusion et conseille Roger Rabbit "comme un lièvre de toutes saisons".
[wikipedia].

Retrouvons-nous le Mercredi 11 janvier 2017 
Nous commencerons la nouvelle année en gaïté avec
"la star des stars" Marilyn Monroe dans

Certains l'aiment chaud (B. Wyler, 1959)

Toute l'équipe du Ciné-club de Grenoble
vous souhaite de
Joyeuses fêtes et une très Belle année 2017

Le 10/12/2016: Jimmy’s Hall

Attention: Séance spéciale programmée un samedi

Samedi 10 décembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

 

Jimmy's Hall
(Ken Loach, GB - 1972)

« Un de ces vigoureux manifestes politiques, typiques de notre humaniste préféré : un poil trop « pédago », mais toujours attachant, généreux, habité […] Les plus belles scènes, les plus fortes, sont celles où vibre cette communauté rebelle, ces corps solidaires dans la danse, jazz ou folklore, comme dans la contestation, d'une manif à l'autre. »
Cécile Mury [Télérama, 2 juillet 2014]

Présenté en compétition officielle lors du dernier Festival de Cannes, Jimmy’s Hall, du propre aveu de Ken Loach, est sans doute son film ultime. Une dernière fois, Loach apporte une nouvelle pierre à l’édifice politique qu’il a patiemment construit, notamment dans ses films historiques : les rares victoires des forces populaires (ouvrières, paysannes) leur ont toujours été volées par une gauche centriste attirée par le seul pouvoir.
C’était déjà le sujet du Vent se lève, le film qui lui valut la Palme d’or en 2006, où Loach montrait que les nouveaux maîtres de l’Irlande (en gros, les dirigeants de l’IRA), après l’indépendance de 1922, avaient utilisé les même méthodes que les Anglais pour mater les extrêmes.
C’était aussi celui, dans un autre pays, de Land and Freedom (1995), où Loach rendait responsables les communistes espagnols des luttes intestines et sanglantes avec les anarchistes qui avaient entraîné la défaite des forces républicaines pendant la guerre d’Espagne de 1936.
Dans Jimmy’s Hall, l’action se déroule à nouveau en Irlande, en 1932, dans le comté de Leitrim. Une salle de danse, sorte de patronage ou de centre culturel avant l’heure, devient l’enjeu d’un conflit. D’un côté, l’évêque, qui y voit un lieu de débauche, de “communisme” et surtout d’acculturation qui risquerait de menacer la mainmise du catholicisme sur la population. De l’autre, le propriétaire et fondateur du lieu, Jimmy Gralton (Barry Ward), un activiste de retour au pays pour s’occuper de sa mère et de leur ferme (l’histoire est inspirée de faits réels), après dix ans d’exil aux Etats-Unis.
Or le gouvernement, par intérêt, a fait alliance avec l’Eglise et les propriétaires terriens et voit ce conflit d’un mauvais œil. Jimmy (et Ken Loach…) va réveiller et concentrer toutes les contradictions de l’Etat irlandais. 
Jean-Baptiste Morain [Les Inrocks, 01 juillet 2014]
 

Le 7/12/2016: Land and Freedom

Mercredi 7 décembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

Cycle "Résistance (s) (4/4)

Land and freedom
(Ken Loach, GB - 1995)

"J'ai voulu raconter l'histoire d'une révolution trahie. Expliquer comment, à chaque tentative de changement, la gauche gâchait tout espoir. Témoigner d'une lutte de pouvoir - ici entre anarchistes, trotskistes et communistes. Montrer que la révolution populaire a échoué par la faute du P.C. et de la politique de Staline (...) Mon message est simple : le socialisme n'a pas échoué, il reste à faire. Aujourd'hui que le bloc communiste s'est effondré, cette leçon est précieuse."
 Ken Loach

Si Ken Loach n'existait pas, il faudrait l'inventer. Comme il existe, il s'agit de l'aimer comme un être rare. De le protéger comme une espèce en voie de disparition. Car c'est exactement ce qu'il est, avec sa foi politique intacte. Sa fidélité à un idéal de vie oublié. Son obstination à filmer les humiliés et les offensés
pour mieux dénoncer tous ceux qui humilient et offensent."

Pierre Murat [Télérama, 02 mai 2015].

 

Peu soucieux d’objectivité historique, Ken Loach aborde la guerre d’Espagne comme l’Angleterre contemporaine : en filmant les plus faibles avec respect et humanisme.
Après avoir passé des années à enregistrer les grandeurs et misères de la classe ouvrière anglaise, Ken Loach s’aventure pour la première fois hors des îles Britanniques. Ce coup-ci, il trimballe sa caméra, son regard et ses idées politiques en Espagne, très précisément à l’époque de la guerre civile. Autant le préciser d’entrée, l’auteur de Kes n’a pas investi ce terrain pour en revenir avec un film consensuel, avant-programme pour dossiers de l’écran qui présenterait le pour et le contre au nom de toutes les parties, pommade qui caresserait les cicatrices de l’histoire dans le sens de l’objectivité. Non, ce qui l’intéresse, c’est comment et pourquoi un vent d’espoir immense est retombé comme un soufflé.
Ken Loach propose donc sa vision des choses, rallume quelques braises refroidies, s’inscrit clairement dans le camp des anarcho-trotskistes, met dos à dos franquistes et communistes staliniens en les rejetant dans les marges de son film. Les suppôts de Franco sont résolument hors champ et les communistes passent du statut d’alliés encombrants mais inévitables à celui de vilains méchants, torpilleurs de la liberté et traîtres de la révolution. Cette ligne politico-éthique en chagrinera certains. Ce serait pourtant une erreur de ne lire ce film qu’à la lueur de la grille historico – politique : après tout, on laissera aux historiens et autres spécialistes le soin de démêler les vérités des contre-vérité proférées par Ken Loach et d’établir "objectivement" la nature des relations entre le POUM et le PC espagnol ainsi que leur rôle véritable dans cette guerre. Nous, c’est la vérité cinématographique qui nous intéresse : on est venus voir un film, pas un cours magistral ni une réunion de cellule. Et sur ce plan-là, il est intéressant de constater la permanence de la vision de Ken Loach metteur en scène, de sentir ce que Land and freedom peut avoir de commun avec ses films précédents. Il y a cette façon d’embrasser un groupe humain et de saisir à vif ce qui le lie ou le défait : la petite troupe de guérilleros est à ce titre une proche cousine des prolos de Raining stones ou des ouvriers du chantier de Riff raff. Il y a aussi cette capacité à capter d’emblée des personnages, cette aisance à brosser leur caractère en quelques scènes, à les filmer sans fioritures et sans démagogie – cette façon sans chichis d’établir un lien fort et immédiat entre le spectateur et la pâte humaine qui vit sur l’écran. En somme, une facilité pour donner à la fiction des allures de documentaire, qualité qui vient sans doute des années de formation télévisuelle – version BBC ou Channel 4, ce qui n’est pas tout à fait la même chose que TFI ou France 2.
Serge Kaganski [Les Inrocks, 30 novembre 1994].

 

Le 30/11/2016: Fureur Apache

Mercredi 30 novembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto, Place Saint-André, Grenoble

Cycle "Résistance (s) (3/4)

Fureur Apache / Ulzana's Raid

(Robert Aldrich, USA - 1972)

« Dix huit ans après Bronco Apache, et toujours avec la complicité de Burt Lancaster, Aldrich signe un western progressiste. Sous des aspects brutaux, les Apaches font preuve d’un grand sens moral. Ce qu’à l’époque on reprochera au réalisateur. »

 

Engourdie par l'idéologie (c'était la grande époque des maos et du structuralisme), la critique a descendu à tort, et en flammes, ce western en 1972, pourtant l'un des plus beaux de la décennie. Ceux qui avaient apprécié l'humanisme du premier film d'Aldrich, Bronco Apache (1954), avec Burt Lancaster en Peau-Rouge pacifique qui n'aspire qu'à vivre dans la nature avec squaw et enfant, n'ont pas supporté de voir que l'Apache pouvait aussi exercer une vengeance furieuse si on l'enfermait de force dans des réserves en forme de prisons. L'extrême violence des sévices commis sur d'innocents fermiers par Ulzana et sa bande a valu à Fureur apache d'être accusé de racisme anti-indien. Accusation absurde évidemment, qui rappelle celle essuyée par Eastwood à la même époque pour le prétendu « fascisme » de L'Inspecteur Harry. Après l'ignominie du massacre de Sand Creek, perpétré par la cavalerie et raconté dans Le Soldat bleu (Ralph Nelson, 1970), Aldrich a voulu montrer que les Indiens n'ont pas attendu la paix les bras croisés dans leurs tipis. Ulzana est un résistant, sorti littéralement de sa réserve pour punir les tuniques bleues génocidaires. Si tu veux la paix, prépare la guerre.
Jérémie Couston [Télérama, 28 septembre 2013]

Le 23/11/2016: Hors jeu!

Mercredi 23 novembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto, Place Saint-André, Grenoble

Cycle "Résistance" (2/3)

Hors jeu / Offside
(Jafar Panahi, Iran - 2006)

Ours d’argent – Grand prix du jury
Festival de Berlin 2006

 Jafar Panahi: Gloire, prison et clandestinité
« Nous ne sommes pas opposés au cinéma, à la radio, ou à la télévision… Le cinéma est une invention moderne qui devrait être utilisée pour éduquer le peuple, mais, comme vous le savez, il a été utilisé pour corrompre notre jeunesse. C'est à la mauvaise utilisation du cinéma que nous sommes opposés, une mauvaise utilisation causée  par les traîtres politiques de nos dirigeants ».
Jafar Panahi [Cité par Hamid Naficy dans Iranian Cinema under the Islamic Republic.]

« Quand un cinéaste ne peut plus faire de films, c’est comme s’il était en prison, » a déclaré, il y a quelques années au quotidien anglais The Guardian, Jafar Panahi. Et depuis que le cinéaste n’a plus le droit de tourner, il tourne quand même, mais il tourne des films clandestins, des films d’enfermement. Des docus-fictions ouvertement politiques qui tranquillement mais avec une certaine angoisse (tous ceux qui acceptent de participer prennent des risques), exposent simplement la/sa réalité. Ces films de huis clos sont et ne sont pas des films.

 

Le 15/11/2016: La bête lumineuse!

Attention: Séance spéciale le Mardi,
en partenariat avec "Ethnologie et Cinéma"

Mardi 15  novembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

La bête lumineuse
(Pierre Perrault, Canada - 1983)

Une partie de chasse comme métaphore des relations humaines, où l’individu est confronté à ses plus bas instincts mais aussi à la sublimation de ses désirs.
Plus ou moins bien reçu et compris à sa sortie, notamment au Festival de Cannes, ce film déstabilise par un aspect au premier abord cruel. Rarement a-t-on vu dans un documentaire un tel dévoilement de la personnalité intime d’un homme, pris au piège devant une équipe de tournage effacée tel un témoin objectif de la situation. C’est pourtant un film sur l’amitié et la révélation de soi, comme le suggère un dialogue à la fin, si la « victime » accepte de valoriser l’opportunité d’être ainsi mise face à elle-même, « de se faire montrer ses faiblesses ». On comprend particulièrement avec ce film la boutade de son ami le cinéaste Jean-Pierre Lefebvre, disant que Perrault était « le meilleur réalisateur dramatique du cinéma québécois ». Chaque fois qu’on revoit ce film cru, intense et bouleversant, on y trouve immanquablement de nouvelles vérités et une admiration renouvelée. Nicolas Renaud.

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