Le 11/10/2017 Le Cercle Rouge
- Écrit par Krishna
- Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
- Publié dans Polars
- Lu 10378 fois
- Imprimer
Mercredi 11 octobre 2017 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle " Polars " (2/3)
Le cercle rouge
Jean-Pierre Meville (France, 1970 - 140 mn)
« Ce film est de loin le plus difficile de ceux qu' j'ai tournés, parce que j'en ai écrit
toutes les péripéties et que je ne me suis pas fait de cadeau en l'écrivant. » (J.P. Melville)
Le casting, impeccable, donne au film une dimension supplémentaire : Delon en gangster désabusé et hiératique (dont c'est le seul film avec Melville dont le titre ne le désigne pas directement, après « Le Samouraï » et avant « Un flic »), Montand en ex-flic rongé par l'alcool, et Bourvil, mort peu de temps après le tournage, avant la sortie du film (même s'il tourna ensuite « Le mur de l'Atlantique »), est ici bouleversant dans ce contre-emploi, selon moi son meilleur deuxième rôle dramatique avec « Le Miroir à deux faces ». [Sandra Mézière, inthemoodforcinema.com]
Jean-Pierre Melville part du mythe du film noir américain et de la tradition policière française, et procède à une réduction de leurs motifs. Plus rien d'autre ne l'intéresse que le mythe en lui-même, le cinéma à l'état pur. Il n'est donc plus question pour lui que de codes et d'icônes. Ainsi, les personnages n’existent que pour le rôle qui leur est alloué dans le mythe. Pour que cette position radicale fonctionne, il faut que les personnages deviennent immédiatement des icônes. Ceci passe par l'aura dégagée par les stars, le choix de tenues emblématiques, une caractérisation se faisant uniquement par les gestes et les comportements (Melville a une sainte horreur de la psychologie au cinéma) et une fonction dans le récit. Melville ne joue plus que sur ces éléments, ce qui fait de lui l’un des premiers cinéastes à faire du cinéma uniquement à partir du cinéma [...]
Le Cercle rouge, formidable polar silencieux et austère marqué par la fatalité et la tragédie, est une forme d'accomplissement dans l'œuvre de Jean-Pierre Melville. C'est une œuvre fondamentale qui reçoit un énorme succès public. Le cinéaste signe le film populaire parfait, à la fois jeu de piste cérébral et grand moment de plaisir cinématographique. Le succès est tel que Melville s'en trouve embarrassé, ne sachant plus quelle suite il peut donner à sa carrière. Il vient de mettre en scène un long chant funèbre annonçant qu'il ne peut plus tourner les mêmes films qu'avant, et il reçoit un plébiscite sans précédent. [Olivier Bitoun (dvdclassik.com)]
Dernière modification ledimanche, 10 décembre 2017 17:15
Éléments similaires (par tag)
Dernier de Krishna
Connectez-vous pour commenter