Vol au dessus d’un nid de coucou
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Mercredi 29 octobre 2014, 20h
Dans le cadre du cycle "Folies ordinaires"
Vol au-dessus d'un nid de coucou
One flew over the cuckcoo's nest
(Milos Forman, USA - 1975)
Salle Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Le cycle "Folies ordinaires"
La naissance du cinéma et celle de la psychanalyse sont contemporraines. Les frères Lumière et Sigmund Freud ont révolutionné, à la fin du XIXè siècle, l’approche de la réalité. Les surréalistes ne s’y sont pas trompés qui ont célébré l’étude de l’insconcient et la fréquentation des salles obscures. L’expérience du rêve avec ses libres associations a été comparée à juste titre avec la capacité du montage à faire coexister des mondes en apparence hétérogènes. Dès 1913, Léonce Perret a fait de l’hypnose l’un des thèmes majeurs du Mystère des roches de Kador,et, en 1919, Le Cabinet du Dr Caligari de Robert Wiene ouvre la voie à la peinture de la folie dont vont se saisir le cinéma expressionniste allemand, et plus tart, le cinéma hollywoodien.
« Cinéma et folie » Dossier réuni par Michel Ciment et Floreal Peleato
Positif, n° 581/582 (Juillet-Août 2009).
Le Dr Patrice Baro, psychiatre au CHU de Grenoble, interviendra après la projection des quatre films du cycle en co-animation avec le C.C.C. offrant ainsi deux axes de lecture et d’échange, le cinéma et la médecine.
Le film dans l'oeuvre de Milos Forman
Deuxième film étatsunien de Milos Forman, après Taking off, Vol au-dessus d’un nid de coucou s’inscrit au cœur des années 70, alors que le roman éponyme de Ken Kensey date des années 1960. Ayant vécu l’expérience de l’enfermement, on pourrait imaginer que le Tchèque Milos Forman tenait là l’occasion de régler ses comptes avec un système qui l’avait conduit à l’émigration : l’hôpital psychiatrique comme figure de l’emprise totalitaire et de la surveillance généralisée, la rééducation pour les mal pensants...
Jack Nicholson, acteur
Avant Shining, et de manière beaucoup plus complexe, le grand rôle de la folie est bien sûr celui de Vol au-dessus d’un nid de coucou. Rôle passionnant parce que contenant, dans sa logique même, une réflexion sur l’inteprétation de la limite, de l’ambigüité, des signes du dérègment. Nicholson y joue un condamné qui, pour échapper à la prison, fait mine d’être mentalement dérangé ; et ni l’institution psychiatrique ni les spectateurs ne savent très bien ce qu’il en est, au moins dans la première moitié du film. L’acteur joue donc la folie, mais peut-ête aussi quelqu’un qui joue la folie… Le rôle renvoie ainsi à ce qui fait la réputation même de l’acteur, cette incertitude qui flotte autour du comportement, cette opacité des signes, cette ambivalence de l’expression. Comme une pointe extrême, le personnage de McMurphy qu’il incarne dans le film de Forman renvoie aux premiers rôles fondateurs, mais encore à tous ceux qui, plus tard, accréditeront un certain cabotinage. Il en est l’alpha et l’oméga, celui qui les légitime et celui qui les relativise, ouvrant la brèche de l’interprétation et des ses marges, c’est-à-dire de tout ce qui se situe aux frontières de la normalité. […]
Vincent Amiel, Positif, n° 581/582 (Juillet/Août 2009), p. 16-18.
Dernière modification lesamedi, 08 novembre 2014 15:28
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