Les Démons de la liberté
- Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
- Publié dans Vive la liberté !
- Lu 12196 fois
- Imprimer
- Media
- Galerie d'images
Cycle " Vive la liberté "
Les Démons de la liberté (Brute Force)
Jules Dassin (USA - 1947)
Mercredi 4 juin 2014 à 20h
Salle Juliet Berto - Grenoble
La réalisation des Démons de la liberté est signée par l’un des maîtres du film noir américain, Jules Dassin (La Cité des voiles, Les Bas-fonds de Frisco, Les Forbans de la nuit, Du Rififi chez les hommes, Jamais le dimanche, Topkapi, …). Après ses quelques commandes pour la MGM, la réalisation du film noir Les Démons de la liberté est une vraie bouffée d’air pour le cinéaste. Dassin plonge sa caméra dans le milieu carcéral et met en place son film noir dans la réalisation avec les nombreuses caractéristiques du genre, avec un jeu de lumière très contrasté rappelant l’expressionisme allemand, plongeant les prisonniers dans l’obscurité (Dassin la renforce avec l’utilisation de la pluie, des personnages avec un passé très complexe, des meurtres, des espaces très restreints (les cellules), de nombreuses scènes obscures, des femmes fatales (dans les rêves des prisonniers), … . La photographie en noir et blanc de William H. Daniels avec ce travail sur les lumières est en tout point remarquable et apporte beaucoup de brutalité et renforce le personnage inquiétant de Munsey. Mais là où Jules Dassin se démarque des films noirs, c’est dans le réalisme qu’il donne à ses scènes se rapprochant du style documentaire, suivant de près les activités des prisonniers. La violence et la brutalité n’aura jamais été aussi vraies que dans le film de Dassin, à la fois psychologiques et physiques, grâce à une mise en scène très musclée comme dans les dernières scènes, magistrales, de l’évasion. Efficacité dans l’image brutale, Dassin assure tout au temps dans la profondeur du film lorsqu’il opte de nous dévoiler les rêves des prisonniers, celui de Lancaster est formidable par son émotion. Dassin se rapproche alors de ses personnages (avec de nombreux plans fixes sur les visages) pour capter toutes leurs émotions et accentuer le ras bol et l’épuisement de ces derniers. On notera aussi la belle partition comme à son habitude de Miklos Rosza.
Les Démons de la Liberté est la consécration internationale pour Jules Dassin et la confirmation du grand talent de Burt Lancaster, le cinéaste continuera sur sa lancée avec le chef d’œuvre Les Forbans de la nuit avant de s’envoler vers l’Europe.
[http://blogaudessusducinema.over-blog.fr/article-critique-les-demons-de-la-nuit-108186028.html]
Media
Galerie d'images
https://ccc-grenoble.fr/cineclub/component/k2/item/53-les-demons-de-la-liberte.html#sigProIdd5475987d8