Le 31/01/2018 L'homme qui voulut être roi
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Mercredi 31 janvier 2018 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle John Huston (3/4)
L'homme qui voulut roi
The Man Who Would Be King
John HUSTON (États-Unis, 1973 - 125 mn)
Attention: Vous pouvez gagner le très beau livre de Patrick Brion: John Huston (Éditions de La Martinière) en participant au QUIZZ SUR LE CYCLE JOHN HUSTON qui aura lieu après la projection du dernier film du cycle (Mercredi 7 février 2018).
Huston a toujours clamé son admiration pour l'auteur du Livre de la jungle. Longtemps, il rêva de porter à l'écran une de ses œuvres en s'imprégnant du charme à la fois mystérieux et mystique de cette lumineuse nouvelle. Le résultat est un film d'aventures palpitant, à la fois chargé d'humour et de gravité, idéale adaptation du monde de l'écrivain, en parfaite cohérence avec l'œuvre du cinéaste. En choisissant d'ancrer l'extraordinaire odyssée de Dravot et Carnehan dans un long flash-back, Huston donne au récit l'allure d'une épopée et la couleur sombre de la tragédie. Liés par un pacte insensé, ses deux héros partagent la même vigueur, la même loyauté, une envie identique de mettre leur vie en danger. Dans un incroyable décor, portés par les événements, servis par le destin, persuadés de leur supériorité morale, ils accèdent un moment à leur rêve impérialiste, démentiel et finalement dérisoire. Sean Connery, emporté et mystique, Michael Caine, ironique et pragmatique, sont inoubliables.[...]
Michael Caine a raconté sa rencontre avec John Huston : « Pour moi, c’était le Bon Dieu. Je suis sûr qu’il lui ressemble et qu’ils ont la même voix, une voix douce et rassurante. Huston savait pardonner. C’est grâce à lui que j’ai aimé le cinéma. À 14 ans, j’ai vu Le Trésor de la Sierra Madre. Le film m’a bouleversé et j’ai alors décidé de devenir comédien. Ce film raconte l’histoire de personnages impossibles, qui courent après un trésor impossible, et moi j’étais là, bouche bée, et je regardais ce rêve impossible : celui de tourner un jour avec lui. Je ne savais pas encore qu’il me dirigerait dans L’homme qui voulut être roi.»[...]
« Les deux personnages du film ne font en réalité qu’un et ils tiennent le dialogue qu’un homme peut avoir avec lui-même, plutôt un soliloque. Ils sont divisés en deux êtres, parce qu’il est difficile d’être aussi introspectif au cinéma. Lorsque l’histoire réclame leur division, c’est une sorte de séparation d’une seule personnalité, et lorsqu’ils se rejoignent à nouveau, l’individu est réuni. La moitié de lui, comme la moitié de nous-mêmes dans bien des cas, est en proie à cette maladie qui nous gagne lorsque nous accédons aux plus hauts postes, la folie des grandeurs. Nous pensons être plus que ce que nous sommes : des dieux. L’autre moitié est celle qui nous réprimande, et nous répète que nous sommes absurdes » (Patrick Brion, John Huston, Ed. de La Martinière, p. 546-547).
Dernière modification levendredi, 12 janvier 2018 19:50
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