Le 30/01/2019 LA BALADE SAUVAGE
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Mercredi 30 janvier 2019 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle " En cavale " (3/3)
LA BALADE SAUVAGE / BADLANDS
(Terence MALICK - États-Unis - 1975 - 94 min)
5 raisons de (re)voir La balade sauvage de Terrence Malick
Alors que tout le monde parle de Terrence Malick et de son The Tree of Life, récemment palmé à Cannes, son premier long-métrage ressort judicieusement en salles. 38 ans déjà, et pas une ride!
1 - Une leçon de road-movie
Ce n'est plus un secret pour personne. A partir de la fin des sixties, Hollywood opère sa mue et l'espace d'une grosse décennie va déborder d'indépendance. C'est dans ce contexte qu'explose réellement le road-movie sur grand écran, un genre synonyme d'espace, de liberté et de tragédie. Easy Rider de Dennis Hopper en 1969, Macadam à deux voies de Monte Hellman en 1971, L'épouvantail de Jerry Schatzberg en 1973 et donc cette Balade sauvage en 1974, premier long d'un étudiant de l'American Film Institute passé par Harvard et Oxford, Terrence Malick.
2 - Société, je vous hais !
Alors que le républicain Nixon s'apprête bientôt à faire ses valises à cause du Watergate et que le Vietnam brûle de ses derniers feux au napalm, la société nord-américaine est en crise. La jeunesse a besoin d'air. La balade sauvage, traduit cet état d'esprit. Nous suivons ici la fuite en avant du psychopathe Kit (Martin Sheen) et de la pure Holly (Sissy Spacek), jeunes et pas franchement innocents, pourchassés par une foule vengeresse.
3 - L'éternel combat entre l'Homme et la Nature
Dans les films de Terrence Malick, les hommes finissent toujours par saccager la nature qui les entoure. Les soldats de la Ligne rouge après avoir nagé dans le jardin d'Eden tombent sauvagement sur le champ de bataille, les amoureux des Moissons du ciel envoient en fumée des champs à perte de vue, le beau colon du Nouveau Monde, lui, souille malgré lui la belle indigène en l'arrachant à sa terre natale. Dans La balade sauvage, si la forêt sert de refuge pour le couple en fuite, elle sera finalement le lieu de leur perte.
4- Sheen-Spacek, un duo de rêve
Si le Nouvel Hollywood a vu l'émergence de jeunes cinéastes (Scorsese, de Palma, Spielberg...), de nouveaux visages se sont également imposés devant l'objectif. Faye Dunaway, Mia Farrow, Jack Nicholson, Al Pacino, de Niro... Sissy Spacek et Martin Sheen, le duo de cette Balade sauvage, s'imposent immédiatement. Elle, 25 ans, tout en tâche de rousseur, incarne pureté et innocence. Sissy sera bientôt Carrie pour de Palma et l'une des trois femmes de Robert Altman. Lui, 34 ans déjà, réincarnation de James Dean, porte beau le jean et le t-shirt blanc. Bientôt il connaîtra l'Apocalypse pour Coppola.
5 - Pénultième film avant la disparition
Aussitôt apparu, aussitôt disparu ! A l'instar, des protagonistes de La balade sauvage, Terrence Malick était condamné à disparaitre. Ainsi après Les moissons du ciel, tourné 4 ans plus tard, l'homme ne va plus donner de nouvelles pendant 20 longues années. Tel Martin Sheen levant les bras en l'air devant l'objectif, Malick sait qu'il faut parfois se rendre pour mieux frapper un grand coup. 38 ans séparent aujourd'hui La balade sauvage de The Tree of Life. Il est intéressant de voir le chemin parcouru.
[Thomas Baurez, L’Express, 08 juin 2011]
Dernière modification lemercredi, 06 février 2019 19:03
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