Le 7/06/2017 Mariage à l'italienne
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Mercredi 7 juin 2017 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble
Cycle Amour Toujours (1/2)
Mariage à l'italienne / Matrimonio all'italiana
(Vittorio de Sica - Italie - 1964)
" Mastroianni, fine moustache et costume trois-pièces,
est un délicieux fils de famille veule, paresseux et égocentrique.
Quant à Sophia Loren, prostituée repentante et maternelle, fille du peuple
aux moeurs libres mais au coeur de grande dame, elle est éblouissante."
Gérard Camy [Télérama, 13 septembre 2014]
Un formidable duo d’acteurs, Sophia Loren - Marcello Mastroianni.
Avec Mariage à l’italienne, Vittorio de Sica joue à domicile. Le matériau est idéal pour un Italien qui a grandi à Naples, un acteur qui a usé les planches de toute la Péninsule avant de passer au cinéma, devant et derrière la caméra. Le film est une adaptation de Filumena Marturano, une pièce d’Eduardo de Filippo, dramaturge napolitain, et les artifices théâtraux vont bien mieux à Vittorio De Sica, qui n’est tombé que par accident dans le bain du néoréalisme.
Filumena Marturano, le personnage, est une prostituée qui a séduit un homme d’affaires, au point que celui-ci la loge, lui confie un commerce et lui fait trois enfants. Mais pas au point de l’épouser.
Obstinément, tout au long du film et des décennies (le scénario court sur une vingtaine d’années), Filumena se fraie un chemin vers l’hôtel, empruntant tour à tour les voies de la farce et du mélodrame.
ENTRE CINECITTA ET HOLLYWOOD
Il suffisait de trouver les interprètes adéquats. Or De Sica était à l’époque (le film est sorti en 1965) l’un des réalisateurs attitrés de Sophia Loren, vedette planétaire que son mari, le producteur Carlo Ponti, faisait aller et venir entre Cinecitta et Hollywood. Elle a 30 ans au moment du tournage et joue avec insolence la jeunesse, avec aplomb la maturité de Filumena, retrouvant sans peine ses intonations napolitaines. La pression sociale force en permanence son personnage à se travestir, à forcer sa vulgarité lorsqu’elle fait commerce de ses charmes, à feindre la respectabilité quand elle veut mettre le grappin sur son protecteur, Domenico Soriano.
Face à cette prédatrice aux mille visages, Marcello Mastroianni prête à Domenico une séduction un peu veule, un machisme tempéré d’humour italien. Ces duos d’acteurs confinent souvent à la virtuosité gratuite, mais on n’en a cure, on voudrait qu’ils ne se terminent jamais.
Thomas Sotinel [Le Monde, 12 septembre 2014]