La Flèche brisée

La Flèche brisée

Mercredi 27 janvier 2016 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle " Retour vers l'Ouest " (3/4)

La Flèche brisée / Broken Arrow
Delmer Daves (USA - 1950)

La flèche brisée fut le premier de mes westerns, qui atteignent maintenant le total de dix. Ceux qui le suivirent complétèrent le panorama historique et social de l’Ouest américain que je désirais brosser, de l’époque indienne à nos jours : ainsi L’aigle solitaire présenta de manière totalement documentaire le problème des Indiens (les Modocs) qui refusèrent d’accepter les blancs, préférant la mort à la paix. On a dit que La flèche brisée, qui fut réalisé avant, était le premier western adulte du parlant ; nous avons essayé de présenter les Apaches non comme des sauvages, mais comme des êtres humains. Et, au début, la voix de James Stewart indique le thème : « Ce que vous allez voir arriva vraiment, la seule différence sera que les Indiens, lorsqu’ils parleront, parleront américain, afin que vous puissiez les comprendre.» C’était là le thème de notre film : la nécessité de « comprendre » nos voisins, sans distinction de race et de couleur de peau, pour en arriver au seul genre de vie raisonnable que l’on puisse mener, la vie pacifique. Notez bien que L’aigle solitaire et La flèche brisée étaient tous deux des films historiques, avant tout ; ils présentaient des faits avec un minimum d’invention romanesque."
Delmer Daves [Interview, Positif, n° 72].

L’ONU décerna des louanges considérables à ce film parce qu’il présentait un monde où les gens en conflit se respectaient. L’on trouvait des salauds chez les blancs, mais aussi des types recommandables, de même qu’il y avait des Indiens faméliques mais aussi des hommes en qui l’on pouvait avoir confiance. Une vérité première... A partir de ce moment, Hollywood cessa de peindre les Indiens comme des sauvages. (...) Broken Arrow était le dixième film de Delmer Daves et ce dernier fut dès lors catalogué comme le cinéaste antiraciste d’Hollywood. A tel point qu’ensuite, ses contrats formulaient qu’il devrait désormais toujours raconter des histoires d’amour entre des gens de races différentes !
Bertrand Tavernier - in Amis américains (Edition Actes Sud).

Le lyrisme de Daves et son immense talent plastique (le plan où les deux époux allongés contemplent un paysage de lac et de montagnes, possède, comme beaucoup de moments dans le film, une véritable saveur paradisiaque) expriment contrètement la dualité du sujet traité: ce qui aurait pu être (le bonheur parfait des deux héros ayant franchi tous les obstacles qui s'opposaient à leur union) et ce qui a réellement été (l'extrême fragilité et la destruction de ce bonheur). En ce sens, le film reflète bien les deux faces du talent de Daves. En ce sens, le film reflète bien les deux faces du talent de Daves. Son oeuvre, toujours très informée et documentée, contient aussi une part de rêverie indispensable à l'homme. La beauté chez Daves, n'est pas seulement la splendeur du vrai, mais égaleent celle du possible, comme si le possible faisait partie du vrai et était appellé à se réaliser, un jour ou l'autre, quelque part. L’interprétation du film est particulièrement mémorable. C’est, après guerre, le deuxième film de James Stewart (qui venait de tourner Winchester 73) comme héros de western sérieux, ici dans un rôle beaucoup plus tendre que chez Anthony Mann. C’est aussi le début de sa nouvelle et prodigieuse carrière dans ce genre. (...)
Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma (Laffont, p. 592-593).

On trouvera ci-dessous le fichier d'un dossier élaboré par "Collège au cinéma" sur le film.

Dernière modification lelundi, 25 janvier 2016 17:22

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