Répulsion
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Gilles Jacob distingue « deux Polanski », « Le réalisateur audacieux des premiers films et des courts métrages. Et l'autre celui des grands films à vocation populaire [...]. L'un, inventeur de surprises, de formes cinématographiques, de trouvailles bizarres (les pommes de terre qui germent dans le frigo de Répulsion, les œufs de Cul-de-sac), l'autre, plus accompli peut-être, mais plus attendu aussi. ».
Polanski sur Répulsion:
Pour exprimer l’univers mental de Carol, j’ai eu recours à toutes sortes de poncifs que j’ai voulu exploiter jusqu’au bout. Prendre un thème très cinématographique - vous savez que j’aime passionnément le cinéma et surtout son côté « magique » - mais aussi m’emparer d’une matière ingrate et en tirer quelque chose, accomplir en quelque sorte un « tour de force » (et non un « exercie de style », comme on l’a dit) telle a été ma démarche. J’ai fait ce film pour me faire plaisir. […]
Polanski par Polanski,
Texte et documents réunis par Pierre-André Boutang, (Les Editions Chêne 1986, p. 57-70).
Les vierges folles des années 60
L’espace de la folie prend corps à travers les voix off, les fissures aux murs et les dessins de lumière. Dans Répulsion, l’incarnation est poussée plus loin par le jeu des mains. Carole, jeune femme belge qui fait des manucures dans un salon de beauté, en vient à se cloîtrer dans l’appartement londonien de sa sœur, terrorisée à l’idée d’être touchée par les paumes masculines. Elle tourne en rond dans le salon, s’enferme dans la chambre, rase les parois. Ses délires prennent des dimensions sonores et visuelles hallucinantes, les séquences se passant peu à peu intégralement dans son espace mental ; ce qui n’enlève en rien à leurs vibrants effets. Les murs, censés protéger les différentes zones d’habitation et en marquer les frontières, deviennent une interface plastique entre l’architecture du lieu et les projections psychologiques de l’héroïne. Leurs déformations rythment la progression de la folie dans le récit : apparitions alarmantes de fissures, empreintes en négatif de mains, surgissements de bras agripeurs qui empoignent le buste d’une Carole maquillée à outrance, comme si le lieu allait lui faire l’amour. Le fantasme d’un corps à corps entre la jeune femme agitée et l’espace du délire est remis en scène quand des membres sortent à nouveau des parois du couloir pour la posséder.
Diane Arnaud, Positif, n° 581/582 (Juillet/Août 2009), p. 24-27.
Rappelons que le Dr Patrice Baro, psychiatre au CHU de Grenoble, interviendra après la projection en co-animation avec le C.C.C. offrant ainsi deux axes de lecture et d’échange, le cinéma et la médecine.
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