Le 28/02/2018 Jeremiah Jonhson
- Écrit par Krishna
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Mercredi 28 février 2018 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle " Blanche comme neige " (1/3)
Jeremiah Johnson
Sydney POLLACK (États-Unis, 1972 - 108 mn)
" Nous ne voulions pas insister sur l’aspect excessivement violent ou barbare du personnage, mais plutôt
raconter l’histoire d’un homme qui renie la société organisée et s’élève jusqu’à des montagnes vierges
pour se modeler une vie à sa mesure, libérée des contraintes imposées par la civilisation.
Il découvrira que pareille beauté n’existe pas…" (Sydney Pollack).
Partir à la recherche d'un mode de vie en harmonie avec la nature, voilà un thème faisant précisément écho au mouvement hippie en vogue depuis les années 1960. Pourtant en cette année 1972, Sydney Pollack, tout comme Wes Craven et John Boorman la même année avec respectivement La dernière maison sur la gauche et Délivrance, va malmener cette douce utopie. Ce que Jeremiah va fuir, il le retrouvera dans les montagnes qui vont l'entourer. La violence, l'incompréhension entre les hommes et l'impossibilité de trouver une place dans un monde qui ne veut pas de lui. Tout ce qu'il avait laissé derrière lui, il devra fatalement à nouveau y faire face. Road movie, Western, film d'aventure, Jeremiah Johnson est tout cela à la fois mais avant tout l'œuvre cruelle d'un cinéaste qui pendant plus d'une heure et demi placera son héros devant des chimères impossibles à vaincre. (...)
Alors que Wes Craven organisait la rencontre entre de jeunes filles rêveuses et des tueurs en cavale dans La dernière maison sur la gauche, que John Boorman plaçait des citadins en mal d'émotion fortes face à une certaine idée de l'Amérique profonde dans Délivrance, Pollack met ici Jeremiah face à ses désillusions. Le résultat est sensiblement le même: la destruction d'une époque utopique. [Fabien Alloin (iletiaitunefoislecinema.com)].
Jeremiah Johnson est un grand et beau western ! Sydney Pollack et Robert Redford nous embarquent dans une aventure humaine, où la glace, le sang et le feu s’entrechoquent. Une œuvre viscérale qui se veut le plus authentique possible, tout en conservant le spectacle cinématographique.
La scénographie nous offre des plans somptueux, une beauté visuelle qui contraste parfaitement avec l’hostilité que génère la nature et l’homme. Le réalisateur est au plus près du héros, pour nous transmettre chacune de ses sensations, aussi bien dans son apprentissage que sa quête de vengeance. Sydney Pollack varie magistralement son regard sur les trois actes du script, sa caméra s’adapte et prend en considération du vécu de Jeremiah. Au départ, tout est assez nouveau pour lui, puis peu à peu ça devient instinctif, comme nous le montre la sublime scène du duel entre l’indien et le héros. Le montage prend du coffre au rythme du personnage, c’est assez fascinant.
Au niveau de l’écriture, on est en plein dans la quête identitaire. Un déserteur de l’Armée américaine qui souhaite être loin du conflit et de la civilisation. On peut y voir un parallèle avec la guerre du Vietnam, surtout de la part du scénariste d’Apocalypse Now. Seul, Jeremiah Jonhson a pour objectif de tracer son propre chemin. Celui-ci va le conduire à des embuches, des rencontres, ce qui va construire notre héros et lui donner des raisons de vivre, mais encore plus de survivre. L’intrigue développe intelligemment les différentes cultures indiennes et leurs tempéraments, ce qui rappelle un certain Danse avec les loups. Les scénaristes s’éloignent des stéréotypes de l’époque et humanise vraiment les indiens, on est en plein de le Nouvel Hollywood. (lecinemaavecungranda.com).