LE 5/06/2019 LA SCIENCE DES RÊVES
- Écrit par Krishna
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- Publié dans Cycle Michel Gondry
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ATTENTION: LA SÉANCE AURA LIEU UN MARDI
Mardi 5 juin 2019 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
" Cycle MICHEL GONDRY " (2/3)
LA SCIENCE DES RÊVES
(Michel GONDRY - France-Italie - 2006 - 105 min)
UNE BEAUTÉ ET UNE DRÔLERIE ÉTRANGES
Stéphane souffre par ailleurs d'un désordre mystérieux qui le rend incapable de distinguer les états de veille et de sommeil. Sans savoir avec certitude s'il rêve ou s'il est conscient, il vit sa vie plusieurs fois, dans un Paris assez semblable à celui que nous connaissons et dans un monde sans gravité ni causalité, les deux étant peuplés des mêmes figures. La plus belle d'entre elles est celle de Stéphanie (Charlotte Gainsbourg), timide voisine de palier de Stéphane.
On voit bien le joli petit film qu'on peut tirer de ces postulats. Il est d'ailleurs quelque part dans La Science des rêves. Mais il est entouré d'une autre matière, plus trouble, l'étoffe des songes. D'ailleurs, Michel Gondry ne cherche pas vraiment à faire joli : on le soupçonne d'avoir dépensé des trésors d'ingéniosité et de technologie pour donner à son film l'aspect du super-8. Les couleurs s'en trouvent assourdies, les personnages n'ont pas très bonne mine. C'est que les rêves sont épuisants, que créer sans cesse de nouveaux mondes ne donne pas la clé du bonheur. Stéphane et Stéphanie vivent ainsi une romance imparfaite dans laquelle l'imaginaire voulu (les bricolages) ou subi (les rêves de Stéphane) s'invite, pas toujours opportunément.
Pour qui a aimé Eternal Sunshine, la différence de traitement des personnages est saisissante. Ici, Gael Garcia Bernal et Charlotte Gainsbourg sont maintenus dans leur condition de mortels, ce dont ils s'accommodent avec une grâce peu commune. Jalonné de séquences oniriques d'une beauté et d'une drôlerie étranges, La Science des rêves est un film exquis avec juste ce qu'il faut d'amertume pour rester longtemps à l'esprit. [Thomas Sotinel, Le Monde, 21 août 2009]