Vers l'Ouest

Vers l'Ouest (4)

Les 7 mercenaires

Toute l'Équipe du Ciné-club de Grenoble vous souhaite
une très bonne et belle nouvelle année. 
2016 : Go West !
avec les quatre westerns du cycle "Retour à l'Ouest"

Premier départ
Mercredi 6 janvier 2016 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle " Retour vers l'Ouest " (1/4)
Les 7 Mercenaires / The Magnificent Seven
John Sturges (USA - 1961)
Oscar 1961 de la Meilleure musique de film pour Elmer Berstein.
Golden Globe 1961 de la révélation de l'année pour Robert Vaughn. 

Le cycle "Retour vers l'Ouest"
"Au-delà du couchant, il y avait l'or du Nevada et de la Californie. Au-delà du couchant, il y avait la hache démolisseuses de cèdres, il y avait l'énorme tête babylonienne du bison, le chapeau haut de forme et le lit multiplié de Brigham Young, les fêtes et la colère du Peau-Rouge, l'air libre des déserts, la prairie illimitée, la terre essentielle dont l'approche fait battre le coeur plus vite, comme l'approche de la mer: en un mot, l'appel de l'Ouest."

                                                                                                                                                                     Jorge Luis Borge
                                [cité par Jean-Louis Leutrat, in Le Western, quand la légende devient réalité, Découvertes Galimard, 1995, p. 13].

Brève typologie du western
La typologie la plus immédiatement repérable, celle qui fait dire aux détracteurs du western est qu’on y raconte toujours les mêmes histoires, est celle des situations dramatiques, voire même d’épisodes particuliers (on sait par exemple que la bagarre aux poings et le duel – gunfight – sont des épisodes si inévitables que leur eventuelle absense elle-même prend un sens). Les situations-types les plus fréquentes sont celles de l’itinéraire, - souvent d’abord errance qui finit par se transformer, au hasard d’une rencontre, en quête d’un sens ; de l’établissement de la loi et de l’ordre dans une ville livrée à la barbarie ; du conflit entre grands éleveurs et petits fermiers, passage d’une féodaité à une démocratie ; de l’affrontement entre l’armée et les Indiens (situation qui doit demeurer épisodique, puisque son omniprésence peut faire basculer le film du western vers le film de guerre, etc.
Les personnages relèvent également d’une typopolie, encore plus précise et restreinte (mais susceptible d’importantes variations). La figure centrale est celle du héros, caractérisé par un expert de la conquête de l’Ouest, avec le savoir qu’elle implique, à la fois sur maniement des armes, la survie dans les contrées sauvages, les mœurs indiennes, etc. Mais c’est aussi, plus profondément, une figure du peuple, au sens, en particulier, où le héros est spontanément du côté de la justice et du bon droit, prêt à prendre le parti des opprimés. En cela, le type symétriquement opposé sera celui du « méchant », du villain, emblème de la tyrannie et de l’injustice : l’affrontement final entre le héros et le villain sera le dénouement obligé de la situation.
                                                                                                                         Denis Lévy, L’art du cinéma, n° 5 (juin 1994) « Western ».

Les 7 mercenaires vs Les Sept samouraïs.
John Sturges  revisite le chef-d'oeuvre d'Akira Kurosawa " Les sept samouraïs " et l'adapte aux circonstances relatives à la vie américaine, si bien que de l'intrigue originale ne reste que l'ossature, soit une lutte inégale et désespérée où des mercenaires mettent leur courage au service d'une cause qui n'est pas la leur.
Les règles du western n'en sont pas moins respectées, alternant les plans relatifs à la calme tranquillité du labeur paysan et aux soudaines et brusques explosions de violence. Beauté des paysages, détails de la vie quotidienne, bravoure des combattants, faciès de ces héros qui composent, chacun selon son style, un casting exceptionnel et photogénique ; oui, rien n'est laissé au hasard pour concocter une recette savoureuse qui, malgré son succès en salles, ne sera gratifiée d'aucun Oscar. Reste que  Les sept Mercenaires  est considéré de nos jours comme un film culte que l'on revoie toujours avec un égal plaisir. D'autant que la musique d'Elmer Bernstein contribue à l'imprimer dans la mémoire et à lui donner une ampleur supplémentaire.
Impassibles, taciturnes, tout en ayant chacun une personnalités différente, ces sept mercenaires tirent le film vers une sorte d'épure du western qui, quant à lui, opte pour l'unité de lieu et ne retient sur la pellicule que les temps forts de l'action. Le récit est donc rapide, très circonscrit, et bénéficie des paysages magnifiques de la sierra mexicaine, en même temps que d'une interprétation  exceptionnelle. Au prix d'une rivalité qui fut grande sur le plateau, chacun des acteurs tire son épingle du jeu et il est vrai que de voir défiler Yul Brynner en ange exterminateur, Steve McQueeen et son désarmant sourire de beau gosse en intrépide justicier, James Coburn redoutable et impavide manieur d'armes en solitaire taciturne, Charles Bronson en généreux défenseur des causes perdues, Horst  Buchholz en chien fou, Brad Dexter en arriviste est un régal pour le public. On peut même dire que nous avons en prime du scénario un défilé de   "gueules " impressionnant.
                                                                     [http://laplumeetlimage.over-blog.com/article-sept-mercenaires-john-sturges-82349564.html]

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Convoi de femmes

Mercredi 13 janvier 2016 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle " Retour vers l'Ouest " (2/4)

Convoi de femmes / Westward Women
William A. Wellman (USA - 1951)

" Le plus beau monument cinématographique élevé à la gloire de la femme-pionnier."
J.L. Rieupeyrout.

Drôle de western féministe mais très classique, concentré du style de Wellman : le soin des cadrages (certains, avec personnage en contre-plongée et profondeur de champ, pourraient être tirés d'un film soviétique), le goût des ellipses (l'attaque des Indiens est juste suggérée par la bande-son), l'intelligence de la mise en scène et un humanisme qui auréole chaque plan.
Anne Dessuant [Télérama, 10 nov. 2012].

William A. Wellman se définit davantage par la portée des sujets de ses westerns que par leur mise en scène. A une forme apparemment banale, et d'une prudence calculée en vue de l'efficacité dans le respect des règles, répond une rigueur dramatique, essentiellement basée sur la valeur humaine de l'histoire.
J.L. Rieupeyrout, La grande avanture du western (1894 - 1964), Editions du Cerf, Paris ,1971, p. 285-286.

La mise en scène
L'économie narrative et la pudeur de la réalisation n'empêchent pas des cadrages constamment maîtrisés, une mise en scène jamais répétitive et de nombreuses séquences d'une grande force dramatique, captivantes et tendues (l'orage dévastateur, la descente des chariots sur une pente très raide, l'affolement des mules, l'accouchement en plein désert, le viol d'une ex-prostituée et le "meurtre" du violeur par Buck...). Presque deux heures durant, Wellman va tour à tour nous émouvoir, nous émerveiller, nous faire rire, sourire, et nous scotcher à notre fauteuil. Quant au magnifique final, il devrait vous faire vous lever de votre fauteuil, les larmes aux yeux, exultant de bonheur ! Convoi de femmes est un western atypique, un vibrant hommage à ces pionnières, un mélange de réalisme sec, de tendresse, de vigueur conjugué à l’humanisme typique de l'auteur de l'histoire. Le mélange des styles et des univers aussi opposés que ceux de William Wellman et de Frank Capra pouvait sembler incohérent sur le papier, mais l'âpreté de l'un accolée à la douceur de l'autre se révèle finalement une mixture totalement harmonieuse, et le résultat en est ce formidable et puissant chef-d’œuvre ! 
Eric Maurel [dvdclassik.com]

Le jeu des acteurs
Robert Taylor est excellent en rustre déterminé à arriver à bon port d'abord par intérêt personnel, puis par admiration pour ces femmes (il faut voir son sourire de fierté quand elles refusent de rebrousser chemin après une énième difficulté), ses femmes qu'il a rendu plus solide et résistante que des hommes. Hope Emerson en matriarche au coeur gros comme ça est également magnifique, tout comme Denise Darcel tout en séduction (il est vraiment dommage qu'elle n'ait pas fait plus de films entre Vera Cruz et celui-ci elle impose une sacré présence) et fragilité et formant un couple explosif avec Robert Taylor. On reconnaît la touche Capra dans cette manière de positiver et d'aller de l'avant envers et contre tout, qui culmine lors d'une magnifique et truculente conclusion où tous les efforts sont enfin récompensés. C'est ici que l'Amérique de demain commence, l'avenir leur appartient.              
[http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.fr/2011/03/convoi-de-femmes-westward-women-william.html]

On trouvera en fichier joint un article étonnant du journal Le Monde du 13 octobre 1989 où, parfois, l'actualité peut rejoindre la fiction cinématographique.


 

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La Flèche brisée

Mercredi 27 janvier 2016 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle " Retour vers l'Ouest " (3/4)

La Flèche brisée / Broken Arrow
Delmer Daves (USA - 1950)

La flèche brisée fut le premier de mes westerns, qui atteignent maintenant le total de dix. Ceux qui le suivirent complétèrent le panorama historique et social de l’Ouest américain que je désirais brosser, de l’époque indienne à nos jours : ainsi L’aigle solitaire présenta de manière totalement documentaire le problème des Indiens (les Modocs) qui refusèrent d’accepter les blancs, préférant la mort à la paix. On a dit que La flèche brisée, qui fut réalisé avant, était le premier western adulte du parlant ; nous avons essayé de présenter les Apaches non comme des sauvages, mais comme des êtres humains. Et, au début, la voix de James Stewart indique le thème : « Ce que vous allez voir arriva vraiment, la seule différence sera que les Indiens, lorsqu’ils parleront, parleront américain, afin que vous puissiez les comprendre.» C’était là le thème de notre film : la nécessité de « comprendre » nos voisins, sans distinction de race et de couleur de peau, pour en arriver au seul genre de vie raisonnable que l’on puisse mener, la vie pacifique. Notez bien que L’aigle solitaire et La flèche brisée étaient tous deux des films historiques, avant tout ; ils présentaient des faits avec un minimum d’invention romanesque."
Delmer Daves [Interview, Positif, n° 72].

L’ONU décerna des louanges considérables à ce film parce qu’il présentait un monde où les gens en conflit se respectaient. L’on trouvait des salauds chez les blancs, mais aussi des types recommandables, de même qu’il y avait des Indiens faméliques mais aussi des hommes en qui l’on pouvait avoir confiance. Une vérité première... A partir de ce moment, Hollywood cessa de peindre les Indiens comme des sauvages. (...) Broken Arrow était le dixième film de Delmer Daves et ce dernier fut dès lors catalogué comme le cinéaste antiraciste d’Hollywood. A tel point qu’ensuite, ses contrats formulaient qu’il devrait désormais toujours raconter des histoires d’amour entre des gens de races différentes !
Bertrand Tavernier - in Amis américains (Edition Actes Sud).

Le lyrisme de Daves et son immense talent plastique (le plan où les deux époux allongés contemplent un paysage de lac et de montagnes, possède, comme beaucoup de moments dans le film, une véritable saveur paradisiaque) expriment contrètement la dualité du sujet traité: ce qui aurait pu être (le bonheur parfait des deux héros ayant franchi tous les obstacles qui s'opposaient à leur union) et ce qui a réellement été (l'extrême fragilité et la destruction de ce bonheur). En ce sens, le film reflète bien les deux faces du talent de Daves. En ce sens, le film reflète bien les deux faces du talent de Daves. Son oeuvre, toujours très informée et documentée, contient aussi une part de rêverie indispensable à l'homme. La beauté chez Daves, n'est pas seulement la splendeur du vrai, mais égaleent celle du possible, comme si le possible faisait partie du vrai et était appellé à se réaliser, un jour ou l'autre, quelque part. L’interprétation du film est particulièrement mémorable. C’est, après guerre, le deuxième film de James Stewart (qui venait de tourner Winchester 73) comme héros de western sérieux, ici dans un rôle beaucoup plus tendre que chez Anthony Mann. C’est aussi le début de sa nouvelle et prodigieuse carrière dans ce genre. (...)
Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma (Laffont, p. 592-593).

On trouvera ci-dessous le fichier d'un dossier élaboré par "Collège au cinéma" sur le film.

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Impitoyable

Mercredi 3 février 2016 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle " Retour vers l'Ouest " (4/4)

Impitoyable / Unforgiven
Clint Easwood (USA - 1992)

  • « Je ne laisserai pas huit millions de mangeurs de pop-corn me dire ce que je dois faire. »
    [Cahiers du cinéma, n° 460 (0ctobre 1992), p. 68].

Clint Eastwood sur Impitoyable
« Le western est toujours un miroir. Aujourd’hui, notre société est devenue permissive à ‘égard de la violence ; nos parents n’auraient jamais toléré ce que nous tolérons. Nous acceptons la violence, du moins tant qu’elle ne touche pas directement. Mon film parle de ça et de l’effet de violence sur celui qui l’exerce comme sur celui qui la subit. Dans la plupart des westerns, y compris les miens, celui qui tuait n’éprouvait aucun remords. Il tuait les méchants et c’est tout. Cette fois, le personnage réfléchit, il éprouve des sentiments
[in Noël Simsolo, Clint Eastwood, Un passeur à Hollywood, Cahiers du cinéma / Auteurs, 2003, p. 182].
« Je crois que c’est d’une fable qu’il s’agit, mais d’une fable qui démystifierait l’Ouest, d’une certaine manière, en faisant appel à d’autres éléments que le western classique. Comme par exemple, le fait que les choses ne se passent pas si facilement, que le tir n’est pas si précis, que les armes ne fonctionnent pas toujours à tous les coups comme elles devraient. Je ne sais pas si c’est la vérité sur l’Ouest, le film s’en rapproche sans doute. Il y a étrangement deux histoires qui coexistent parallèlement, celle du journaliste qui veut imprimer le mythe de l’Ouest, et celle qui traverse le film et la contredit complètement. La rencontre de ces deux histoires, c’est ce qui me plaisait dans le scenario. »
[Cahiers du cinéma, HS 1992, p. 70].

La critique de Télérama [Vincent Rémy, 9 sept. 1992]
Clint Eastwood, lui, a non seulement signé son meilleur film, mais un des plus beaux westerns de l'histoire du cinéma. Que signifie le retour régulier de Clint Eastwood au western, sinon ce besoin irrépressible de revenir sur le « lieu du crime », à l'endroit où s'est forgé son propre mythe ? Retour plus émouvant de film en film, alors que l'homme vieillit... Misogyne, Eastwood ? Il est loin, l'ange exterminateur de L'Homme des hautes plaines, qui commençait par zigouiller trois malheureux lascars et violer une pauvre fille. Certes, c'est pour la prime, pas pour la cause des putes, que Munny reprend du service. Mais lorsque l'une d'elle lui propose une avance « en nature », il décline élégamment. Raciste? On chercherait en vain une preuve à charge dans sa filmographie. Et là, on tient celle du contraire : Munny a pour meilleur ami un Noir, dans cet Ouest où ils n'étaient pas légion. Et ce n'est qu'après avoir appris son martyre ­ un sort annonciateur des pratiques du Ku Klux Klan ­ que Munny décide vraiment de se venger. Facho ? Comme tous les personnages incarnés précédemment par Eastwood, Munny n'aime pas l'ordre établi, en l'occurrence celui de Little Bill Dagget. Mais s'il fait le ménage à Big Whiskey, ça n'est sûrement pas pour installer un ordre nouveau. Quel ordre, d'ailleurs? Individualiste forcené, Munny ne croit même pas en lui-même. Hanté par son passé, que Little Bill Dagget ne manque pas de lui renvoyer en pleine gueule ­ « Tueur de femmes et d'enfants ! », Munny n'a aucune certitude, juste un souhait : être « un type comme les autres ». Et, comme les autres, il tue. Dépassé par son destin. Marqué par la fatalité d'une nation qui a conquis son territoire par la violence. Mais conscient, lui, de cette tâche originelle. Et donc désabusé, écoeuré. Au sens propre : sans foi, ni loi. C'est à ce moment qu'Impitoyable prend sa véritable dimension : une traque très précisément "impitoyable" de la violence originelle de l'Amérique. Eastwood bute sur un constat accablant : la violence est probablement la seule chose que ce pays ait su sauvegarder de ses origines. Ce constat passe par une relecture de la mythologie du western. Prenez la première fusillade : on croit l'avoir vue mille fois, cette scène de mitraille dans la rocaille. Mais, chez Eastwood, elle n'a plus rien d'un fantasme d'artiste. Munny vise froidement un pauvre gaillard qui n'a peut-être jamais tué. C'est une boucherie grotesque, inutile : « Donnez-lui de l'eau, Bon Dieu ! », finit par crier Munny à ses ennemis. Le voilà maintenant debout, sous un arbre, dos tourné à Schofield Kid, son jeune comparse, qui vient de lui avouer en pleurant n'avoir jamais tué avant de le rencontrer. Munny se rend compte qu'il vient d'initier un enfant à la violence : « C'est quelque chose de tuer un homme. On prend tout ce qu'il a et tout ce qu'il n'aura jamais. » En arrière-plan, le paysage grandiose de montagnes enneigées donne à ses paroles une dimension prophétique. L'instant d'après, pourtant, parce qu'il va jusqu'au bout de son destin, Munny remet ça : carton final sur tout ce qui bouge. "Je ne méritais pas ça", hoquette Little Bill Dagget. Et ce n'est pas faux : crapule certes, sadique même, mais adversaire farouche de l'autodéfense, Dagget ne combat-il pas un droit funeste inscrit dans la Constitution américaine, le port d'armes ? Il n'a oublié qu'une chose, Dagget : on ne se place pas impunément au-dessus des lois qu'on édicte. Ses méthodes sont ignobles, et ses jugements iniques, comme le sont aujourd'hui ceux des juges américains qui acquittent les matraqueurs de Noirs... Eastwood ne donne pas de leçons, il observe la réalité américaine. Le personnage de W.W. Beauchamp, plumitif bouffon et biographe encenseur du premier voyou venu, c'est la supercherie démasquée d'un pays qui réécrit à chaud sa propre Histoire. Que reste-t-il, après cela, de la mythologie pionnière ? Beaucoup, justement, et c'est l'ultime et ironique paradoxe de ce chef-d'oeuvre. Car, dans le même temps qu'il traque les mensonges originels du pays, Eastwood filme les grands espaces, les chevauchées ou les feux de camp avec le lyrisme d'un John Ford, d'un Anthony Mann ou d'un Delmer Daves. C'était si beau l'Amérique...  

On trouvera en fichiers téléchargeables une très belle étude sur le film par Jean Douchet, ainsi qu'un dossier (en Anglais) proposé par l'Université de New-York (Buffalo).

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