Le 7/02/2018 Quand la ville dort
- Écrit par Krishna
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Mercredi 7 février 2018 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
Cycle John Huston (4/4)
Quand la ville dort
Asphalt JungleJohn HUSTON (États-Unis, 1950 - 112 mn)
Attention: Vous pouvez gagner le très beau livre de Patrick Brion John Huston (Éditions de La Martinière) en participant au QUIZZ SUR LE CYCLE JOHN HUSTON qui aura lieu à la fin de la séance.
« D’une manière ou d’une autre nous travaillons tous pour nos vices.»
« Le crime n’est après tout qu’une forme dégénérée de l’ambition.»
[Patrick Brion – Le film noir – Editions de La Martinière, 2004, p. 242)]
Quand la ville dort, fait partie des films noirs les plus marquants des années 40 et 50. Il marque en effet le début d’un genre, c’est le premier film qui montre toute la préparation, le déroulement et les suites d’un cambriolage de haut vol. C’est le premier « film de casse » (caper movie). Auparavant les films décrivant le parcours de gangster les présentaient comme des hommes parfois brillants mais invariablement avides de pouvoir et de grandeur. La grande originalité de John Huston est de présenter ses personnages comme des hommes ordinaires. Ils ne sont pas brillants mais professionnels, avec des problèmes ordinaires : ils vont tenter de faire le plus gros casse de leur vie. Le film nous décrit la préparation puis le déroulement avec une précision digne d’un documentaire, sauf que Huston est surtout intéressé par les personnages plus que par l’action elle-même. Cela donne à Quand la ville dort une profondeur qui dépasse le genre. Pour accentuer cette authenticité, Huston a choisi de ne pas prendre d’acteur connu ; Sam Jaffe incarne remarquablement ce petit homme, cerveau de l’opération, et Sterling Hayden, à la fois gros bras et gros poupon, parvient à traduire tous les tiraillements internes de son personnage. Il faut aussi signaler la présence de la jeune Marilyn Monroe dans un petit rôle, petit mais assez important toutefois. L’atmosphère est citadine, nocturne, engendrant une impression d’enfermement qui ne se relâchera qu’à la toute fin, superbe fin apportant une sensation d’air libre et frais dans la campagne du Kentucky. Quand la ville dort a été copié maintes et maintes fois, citons notamment Du rififi chez les hommes de Jules Dassin qui en reprend la trame avec bonheur.
[http://films.blog.lemonde.fr/2009/04/14/quand-ville-dort/]