Le 17/10/2017 Pas de gué dans le Feu
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Attention: séance exceptionnelle le MARDI
Mardi 17 octobre 2017 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
En partenariat avec DROUJBA 38
PAS DE GUÉ DANS LE FEU
Gleb Panfilov (URSS - 1968, 95 mn)
Pas de gué dans le feu est le tout premier film de Gleb Panfilov. Le film a obtenu le Léopard d’or au Festival international du film de Locarno en 1969. Marcel Martin dans son livre Le cinéma soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev (L’âge d’homme, 1993) : « La lumineuse beauté des images (noir et blanc), la stricte sobriété de la mise en scène, l’émotion contenue du drame, la finesse des portraits, tout concourt à faire de Pas de gué dans le feu (un titre bien symbolique) une manière de chef-d’œuvre. » Le rôle principal de Tania est interprété par Inna Tchourikova, la femme de Gleb Panfilov. Marcel Martin dira à son propos dans son livre : « admirable comédienne dont l’insolite beauté, qui la fera comparer à Giulietta Masina, reflète une intense vie intérieure qui la transfigure. Elle est merveilleusement convaincante dans son personnage de petite paysanne découvrant que l’art peut être une raison de vivre alors que la tourmente politique exige un engagement plus concret et plus immédiat. » [institut-lumiere.org].
Cette première incursion dans l'univers visuel et idéologique de Gleb Panfilov est donc fascinant : c'est un film vital. Profondément humain. Il nous est proposé de réfléchir sur les rapports entre art et politique. Le point de vue est particulier : les jeunes auteurs communistes des années soixante veulent saisir l'occasion historique de surmonter le traumatisme du stalinisme pour en revenir aux valeurs et aux idéaux de la révolution russe. Cela passe par une vision magnifiée du léninisme, certes, mais cela a le mérite de se demander comment un mouvement humaniste et égalitariste a pu dégénérer. Les causes sont discutées, des pistes sont données : une certaine honnêteté intellectuelle réapparaît. Mais il faut toujours avoir à l'esprit que Gleb Panfilov est un véritable communiste : au-delà du fait que cela lui aurait été tout bonnement interdit, il ne remet pas en cause l'idéal communiste en tant que tel (le système soviétique, quant à lui, sera critiqué plus sévèrement dans ses films suivants). Il veut seulement s'interroger, et interroger, sur les causes d'un échec collectif. Une piste de réponse nous est apportée par le titre du film : Pas de gué dans le feu sous-entend qu'une période de tension, de troubles, d'affrontement et de guerre, ne peut qu'éliminer les personnes raisonnables, sensibles, naïves ou simplement passionnées. Elles seront brûlées. Et l'image de Tania, fusillée par un officier tsariste, qui écarquille monstrueusement les yeux et fixe son bourreau, ne cessera jamais de nous hanter. D'ailleurs, quelle toile aurait-elle pu peindre dans ses derniers instants ? [Floriand Bezaud (dvdclassik.com].
Dernière modification levendredi, 08 juin 2018 08:18
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