Quand passent les cigognes

Quand passent les cigognes

(Letyat zhuravli, Mikhaïl Kalatozov, URSS - 1957)

Mercredi 27 novembre 2013 à 20h

Salle Juliet Berto - Grenoble

« Nous trouvons tout ici : la profondeur du champ et les plafonds d'Orson Welles, les travellings acrobatiques d'Ophuls, le goût viscontien de l'ornement, le style de jeu de l'Actors Studio. Pour moi, j'ai été tour à tour : remué par la nouveauté du ton, irrité par la volonté systématique et un peu anarchique de briller, ébloui tout de même par l'éclat des ornements dans la scène des adieux manqués, celle du bombardement ou celle de la mort de Boris »
[in 
Le cinéma russe soviétique, sous la direction de Jean-Loup Passek, Éd. du Centre Georges-Pompidou, Paris, 1981].
« La clef du pouvoir émotionnel et de la fascination de Quand passent les cigognes réside dans la forme, plus que dans le fond. C'est le romantisme, le lyrisme, parfois délirant, du style et de l'agencement des images, qui confère sa puissance au contenu. L'extraordinaire virtuosité d'Ouroussevski donne vie à des séquences qui devaient, sur le papier, relever de la démence. [...] Kalatozov et Ouroussevski, en plus des moyens considérables et de circonstances favorables, ont eu cette chance supplémentaire : Tatiana Samoïlova, l'extraordinaire écureuil de ce film, pleine de grâce et d'intériorité, grande héroïne romanesque, petite fille logique et passionnée des aînées
tumultueuses d'une grande tradition littéraire. »
Jacques Doniol-Valcroze [
Cahiers du cinéma, juillet 1958].
« Certains morceaux de bravoure (comme le viol de Veronika/T. Samoïlova) furent contestables, mais le film, sorte de Guerre et Paix 1941-1945, valut par sa passion et son authenticité. Ses personnages n'étaient pas taillés d'un bloc mais complexes, et certaines grandes prosopopées (le discours dans l'hôpital) ne tombaient jamais dans la propagande », Georges Sadoul. [Dictionnaire des films, Microcome/Seuil, 1965].

Palme d'or du meilleur film "pour son humanisme, pour son unité et sa haute qualité artistique", Festival de Cannes en 1958
Prix de la Commission Supérieure Technique au chef-opérateur Sergueï Ouroussevski et Mention spéciale d'interprétation à Tatiana Samoïlova
Prix spécial de l’Union Soviétique, 1958
Prix Selznik du meilleur film étranger aux USA, 1958

Quand passent les cigognes marque la rupture avec l’époque stalinienne qui utilisait le cinéma comme outil de propagande, niant l’individu au profit du groupe. Ici, la guerre est envisagée du point de vue de personnes humaines et la mise en scène inventive et témoigne ainsi du renouveau du cinéma soviétique à l’heure du Dégel, rendu possible par l’arrivée au pouvoir de Khrouchtchev.
Les Cigognes illustrent bien ce nouveau regard de l'URSS sur la guerre : tonalité grave, doutes, questions, réponses nuancées. Après le héros-incarnation des masses guidées par le Parti, voici le héros individuel. Au lieu du Stratège génial, des soldats en déroute. Même pas d'Allemands, nazis ou non. De lutte idéologique, la guerre se transforme en épreuve morale pour les combattants et l'arrière.
Le sujet en bref : deux amoureux, Boris et Véronique. La guerre éclate. Boris s'engage. Désespérée par l'absence de lettres et la mort de ses parents, Véronique épouse le cousin de Boris, Marc. Ils sont évacués en Sibérie. Le couple se déchire et se sépare. Véronique attend Boris. Mais il est mort.

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