Good morning Babilonia

N'oubliez pas : Mercredi 13 avril à 20h aura lieu
l'Assemblée générale du Ciné-club de Grenoble dans ses locaux :

4 rue Hector Berlioz (en face du Cinéma Juliet-Berto), 3è  étage.
Nous vous y attendons. Soyez nombreux.

Mercredi 6 avril 2016 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
En partenariat avec "LExil au cinéma" et la Cinémathèque de Grenoble

Good Morning Babilonia
Paolo et Vittorio Taviani (Etats-Unis/Italie/France - 1995)

Paolo et Vittorio Taviani
L’Atelier, c’est le nom que Paolo et Vittorio Taviani, deux frères pour un seul cinéaste, donnent à ce lieu unique, en Toscane, où une équipe quasi familiale d’artisans élabore leur œuvre au rythme d’un film tous les deux ou trois ans.

Formés à l’école du cinéma documentaire, leur inspiration reste profondément engagée dans la réalité de leur époque, dans l’Histoire de l’Italie, dans la Toscane de leur adolescence, lors de la deuxième guerre mondiale. C’est à la manière des poètes et non des philosophes, qu’ils abordent les problèmes sociaux et politiques de leur temps , les transposant à travers le prisme de l’allégorie dans les temps futurs et passés.
L’utopie est à la fois le ferment de leur oeuvre, leur mode de narration et le rapport fondamental que leur cinéma entretient avec le monde réel.
Révélés au grand public avec la Palme d’Or du Festival de Cannes en 1977 pour Padre Padrone, ils accèdent à la notoriété internationale avec La Nuit de San Lorenzo (Prix spécial du jury à Cannes en 1982), Good Morning Babilonia, et leur dernier film Le soleil même la nuit.
[4è de couverture de l’ouvrage Gérard Legrand, Paolo et Vittorio Taviani]

Paolo et Vittorio Taviani sur God Morning Babilonia
Dans Good Morning Babilonia, on discerne des valeurs comme l'amour, le mariage, la fraternité, la mort. Au départ, votre but était-il de passer à travers ces valeurs?

Vittorio — Après avoir fait un film, il est difficile de le décomposer en ses valeurs. Faire un film signifie que l'on part d'une série d'émotions, d'interrogations, de besoins, de doutes dont on veut parler. Le travail de construction d'une oeuvre consiste à faire en sorte que le matériel hétérogène se transforme en unité comme dans une opération chimique. Alors les éléments perdent leurs caractéristiques pour devenir quelque chose qui crée l'oeuvre. Le film terminé, demander de revenir en arrière est une opération terrible, car c'est demander de décomposer ce que, à travers tant d'efforts, on a essayé d'unifier pour que chaque élément disparaisse dans l'ensemble. On peut dire que chaque fois qu'on fait un film, on choisit une certaine histoire qui est comme un moment de sa vie. C'est dire que chaque film représente une étape de la vie du réalisateur. Cela veut dire que l'histoire permet d'apporter de la lumière, ce qu'on appelle « les incubations nocturnes ». Chacun de nous, dans les différentes étapes de sa vie, pense, la nuit, à des choses qu'il ne sait pas ou qu 'il voudrait faire. Alors, en se réveillant le matin, il se dit qu'il fera un film pour essayer d'amener aujour ce qui lui a causé tant d'angoisse la nuit. Ainsi, probablement, dans Good Morning Babilonia les valeurs dont il est question étaient présentes non pas une à une mais dans un ensemble exprimé par l'histoire.
[Extrait d'un interview paru dans la revue Séquences. Le fichier du texte intégral est en pièce jointe].

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