Printemps, été, automne, hiver... et printemps

 

Mercredi 15 octobre 2014, 20h
Printemps, Eté, Automne,
Hiver... et Printemps

(Kim Ki-duk, Corée - 2003)
Salle Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)
En partenariat avec les XVIIIè Rencontres "Ethnologie et Cinéma"
Quatre prix au Festival de Locarno 2003 - Prix du public au Festival de San Sebastian 2003
 
Présentation du film par la chaîne ARTE (17 octobre 2007)
Sur un lac aux eaux calmes, perdu au fond d’une vallée encaissée, se trouve un petit temple flottant. Un vieux maître zen et son disciple, un petit garçon, y vivent en harmonie avec la nature. Le passage des saisons rythme les différents cycles de la vie du jeune moine. Au printemps survient la perte de l’innocence. L’été accompagne l’éveil du désir et de la passion, qui consument les sens et égarent les esprits. En automne explosent la violence et la destruction. L’hiver est l’âge de la raison et de la rédemption. Puis arrive un nouveau printemps, celui de la sagesse et de la transmission : le disciple est devenu maître à son tour.
Printemps, été, automne, hiver… et printemps est une fable épurée sur les différentes étapes de la vie, marquée par des joies et des épreuves menant peu à peu vers la sérénité. Ni réellement méditative ou contemplative, elle frappe tout d’abord le spectateur par sa splendeur visuelle. Réalisateur à part dans le paysage cinématographique sud-coréen, Kim Ki-Duk est un esthète convaincu, venu étudier l’art à Paris au début des années 1990, où il fut également peintre. Tourné dans un cadre naturel d’une exceptionnelle beauté, le site du lac de Jusan, ce parcours initiatique est parsemé de détails étranges, tel un chat dont la queue sert soudain de pinceau, ou des portes qu’aucun mur ne soutient. Cette tonalité légère et surréaliste tempère le symbolisme d’un film où se retrouvent les thèmes de prédilection du cinéaste : l’omniprésence de l’eau (L’île, The Coast Guard, L’arc), des personnages marginaux, parlant peu (Locataires), ou l’opposition entre un monde moderne violent et une nature isolée source d’apaisement. Acteur pour la première fois dans un de ses propres films, Kim Ki-Duk interprète le moine parvenu à l’âge de la maturité.

Entretiens avec le réalisateur
     Votre film fait-il référence à des épisodes personnels ?
Pas le moins du monde. C'est un film sur les valeurs de la culture bouddhique, qui imprègnent tous les Coréens, qu'ils soient ou non pratiquants. Tous sont marqués par cette idée que le bonheur s'obtient moins par les conquêtes matérielles que par les choses de l'esprit. Ce concept hante tous mes films, donc il m'habite, mais moi je ne suis pas bouddhiste, je suis chrétien, protestant. Le seul rapprochement que l'on pourrait faire avec ma vie, c'est l'image de l'hiver. Car en fait, j'ai changé ces dernières années, et particulièrement en tournant le film. C'est lui qui a déteint sur moi. Depuis, je suis dans le détachement. Je préfère recevoir des coups qu'en donner.
     Vos personnages sont toujours en marge du monde...
Cette perception de mes films m'étonne. A mes yeux, un pauvre, un voyou, une prostituée sont des êtres humains comme les autres. Je n'ai pas du tout le souci de faire de la critique sociale. Et si je les filme dans une île, au milieu d'un lac ou perdus dans les montagnes, ce n'est pas du tout pour les isoler, car, métaphoriquement, ces lieux représentent la société. Mais ils sont souvent encerclés par l'eau ! J'en conviens. Pourquoi suis-je revenu dans ce type de décor ? Avez-vous remarqué qu'ici, au milieu de ce lac, le temple flotte ? J'aime l'idée qu'en pivotant, il se tourne tour à tour dans les quatre directions, nord, sud, est, ouest. Donc qu'il brouille les repères.
Seule l'eau permet de figurer cette liberté, ces changements de direction qu'une vie peut opérer. Les hommes sont à l'image des poissons que j'ai placés dans le film : enfermés dans un bassin ou en liberté dans la nature, ils sont toujours enserrés dans un paysage cosmique. L'infiniment petit dans l'infiniment grand.
     Que signifient les inscriptions que l'assassin, par châtiment, doit graver sur le plancher du temple ?
 C'est le Banyashimgyeung, l'un des textes du bouddhisme. L'important n'est pas tant dans le contenu de ce texte que dans l'épreuve qui consiste à en graver un à un les caractères dans le bois, avec un couteau.
Je peux vous dire que c'est très dur, car c'est moi, avec l'équipe, qui ai dû les sculpter pour les besoins de la scène. Cet exercice dissipe peu à peu la haine que l'on peut avoir en soi.
Propos recueillis par Jean-Luc Douin, Le Monde (14 avril 2004).

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