Ben Hur
- Publié dans La Joie dans la cruxifiction
Ouverture de la saison
En partenariat avec l'Université de Grenoble
Entretiens avec le réalisateur
Votre film fait-il référence à des épisodes personnels ?
Pas le moins du monde. C'est un film sur les valeurs de la culture bouddhique, qui imprègnent tous les Coréens, qu'ils soient ou non pratiquants. Tous sont marqués par cette idée que le bonheur s'obtient moins par les conquêtes matérielles que par les choses de l'esprit. Ce concept hante tous mes films, donc il m'habite, mais moi je ne suis pas bouddhiste, je suis chrétien, protestant. Le seul rapprochement que l'on pourrait faire avec ma vie, c'est l'image de l'hiver. Car en fait, j'ai changé ces dernières années, et particulièrement en tournant le film. C'est lui qui a déteint sur moi. Depuis, je suis dans le détachement. Je préfère recevoir des coups qu'en donner.
Vos personnages sont toujours en marge du monde...
Cette perception de mes films m'étonne. A mes yeux, un pauvre, un voyou, une prostituée sont des êtres humains comme les autres. Je n'ai pas du tout le souci de faire de la critique sociale. Et si je les filme dans une île, au milieu d'un lac ou perdus dans les montagnes, ce n'est pas du tout pour les isoler, car, métaphoriquement, ces lieux représentent la société. Mais ils sont souvent encerclés par l'eau ! J'en conviens. Pourquoi suis-je revenu dans ce type de décor ? Avez-vous remarqué qu'ici, au milieu de ce lac, le temple flotte ? J'aime l'idée qu'en pivotant, il se tourne tour à tour dans les quatre directions, nord, sud, est, ouest. Donc qu'il brouille les repères.
Seule l'eau permet de figurer cette liberté, ces changements de direction qu'une vie peut opérer. Les hommes sont à l'image des poissons que j'ai placés dans le film : enfermés dans un bassin ou en liberté dans la nature, ils sont toujours enserrés dans un paysage cosmique. L'infiniment petit dans l'infiniment grand.
Que signifient les inscriptions que l'assassin, par châtiment, doit graver sur le plancher du temple ?
C'est le Banyashimgyeung, l'un des textes du bouddhisme. L'important n'est pas tant dans le contenu de ce texte que dans l'épreuve qui consiste à en graver un à un les caractères dans le bois, avec un couteau.
Je peux vous dire que c'est très dur, car c'est moi, avec l'équipe, qui ai dû les sculpter pour les besoins de la scène. Cet exercice dissipe peu à peu la haine que l'on peut avoir en soi.
Propos recueillis par Jean-Luc Douin, Le Monde (14 avril 2004).
Cinq raisons de (re)voir Les voyages de Sullivan
A la fois comédie sociale sur l'Amérique des déclassés et mise en abîme lucide du cinéma hollywoodien, Les Voyages de Sullivan de Preston Sturges reste une pièce maîtresse dans l'histoire du septième Art. Il ressort aujourd'hui en salles. Courez-y!
Plongée au coeur de la misère américaine
Les Voyages de Sullivan est sorti en 1941. Il raconte les déboires de John L. Sullivan, un réalisateur de comédies à succès d'Hollywood. Après la projection d'un film social, le cinéaste décide de changer de registre et de mettre en scène des drames afin de rendre compte de la misère humaine. Pour mener à bien son nouveau projet, Sullivan qui ne connaît que la vie facile des stars, décide de se faire passer pour un vagabond et vivre ainsi aux côtés de tous les oubliés de l'American dream...
Rire ou ne pas rire ?
A travers ce chemin de croix d'un cinéaste adepte du rire qui décide de faire des films "sérieux" afin d'éveiller les consciences, le cinéaste Preston Sturges - auteur de comédies lui-même - pose un regard ironique sur son métier. Sullivan va en effet se rendre compte que les miséreux ont surtout besoin de rire pour surmonter une vie difficile. Sturges ouvre d'ailleurs son long métrage avec cette dédicace très explicite: " À la mémoire de ceux qui nous ont fait rire (...) les clowns, les bouffons, de tous temps et de tous pays, dont les efforts allégèrent un peu notre fardeau, ce film est dédié."
Sacralisation du cinéma
Les voyages de Sullivan contient l'une des plus belles séquences du cinéma... sur le cinéma! Suite à un quiproquo, Sullivan se retrouve bagnard. Un soir, il assiste avec ses compagnons d'infortunes à une projection dans une chapelle. Les fidèles, tous afro-américains, entonnent alors un chant religieux pour accueillir les prisonniers. La solennité du moment laisse bientôt place à un concert de rires tandis que sur l'écran est projeté un dessin animée. Sullivan d'abord surpris se laisse finalement porter par le divertissement. Pour la première fois de ses voyages le voilà enfin en communion totale avec ces "pauvres gens" dont il ne connaissait rien. Frisson garantie.
Les Voyages de Preston Sturges
La carrière de cinéaste de Preston Sturges fut brève: 12 longs métrages entre 1940 et 1955. Avant de mettre les pieds à Hollywood, l'homme a eu mille vies. Ballotté au gré des rencontres de sa mère, Sturges - né à Chicago en 1898 - sera tour à tour: parisien (il étudia au Lycée Janson de Sailly), fabricant de cosmétiques, militaire, inventeur sans grand succès puis auteur de pièces de théatre à Broadway, scénariste oscarisé à Hollywood et enfin réalisateur. Digne descendant des maîtres de la comédie américaine: Frank Capra et Ernst Lubitsch, Preston Sturges a signé des classiques du genre: The lady Eve (1941), Infidélement vôtre (1948) ou encore Mamzelle Mitraillette (1949). Sa carrière se termine en France avec Les carnets du major Thompson (1955). Il meurt dans un relatif anonymat, 4 ans plus tard, à New York.
Veronika Lake et ... Joel McCrea
Si le rôle titre est interprété par Joel McCrea, c'est la présence au générique de Veronica Lake qui focalisa tous les regards lors de la promotion. L'actrice iconique connue pour sa longue chevelure blonde lui masquant une partie du visage, est mise en avant jusque sur l'affiche qui montre une représentation graphique de sa silhouette. Une silhouette qui servira de modèle notamment à la plantureuse pin-up de Qui veut la peau de Roger Rabbit? (1988). Quant au plus confidentiel Joel McCrea, outre ces Voyages de Sullivan et plusieurs films de William Wyler dont Rue sans issue (1937), il est impérial en cowboy vieillissant dans Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah (1962).
Thomas Baurez [Studio Ciné Live, 15 février 2013].
Le Dr Patrice Baro, psychiatre au CHU de Grenoble, interviendra après la projection des quatre films du cycle en co-animation avec le C.C.C. offrant ainsi deux axes de lecture et d’échange, le cinéma et la médecine.
13-03-2015 Hits:30283 Partenaires Christophe
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