Le Carrosse d'or
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Mercredi 17 décembre 2014, 20h
« Cet écrin précieux a eu le rare bonheur d’enfermer les riches joyaux qui ont nom :
Commedia dell’arte, Vivaldi, Magnani. Rien donc de théorique. Si un auteur peut se flatter de faire passer
dans la forme ce qui constitue d’habitude le fond de son propos,
c’est que celui-ci est en même temps le propos privilégié de l’art dans lequel il s’exerce. »
Eric Rohmer [in André Bazin, Jean Renoir [Ed. Champ Libre (1971)].
Le Carrosse d’or est le deuxième film en couleurs de Renoir après Le Fleuve (1951). C’est une étape particulière dans la filmographie du cinéaste après les dix ans de sa prolixe période étatsuniene (L’Étang tragique (1941), Vivre libre (1943), L’Homme du Sud (1945), Le Journal d’une femme de chambre (1946), La Femme sur la plage (1947), etc.). Avec Le Fleuve, Renoir a exploré le potentiel à la fois réaliste et onirique de la couleur, travaillant la picturalité des vêtements, des corps et des décors. On retrouve ces potentialités dans le drôle et flamboyant Carrosse d’or. Dans une histoire apparemment désuète, on retrouve toutes les obsessions habituelles de Renoir : l’hypocrisie sociale, la lutte des classes, la difficulté à exister en dehors de son milieu et de ses passions. Son héroïne, Camilla (Anna Magnani), n’est pas bien différente du bougon Maurice Legrand de La Chienne, qui préfère une vie vagabonde au confort bourgeois et aux préoccupations matérielles.
Jean Renoir sur Le Carrosse d’or
J’ai proposé de m’appuyer sur la commedia dell’arte et de faire de Magnani un personnage de commedia dell’arte. Cette proposition a été acceptée. J’ai donc commencé à étudier la commedia dell’arte et j’ai cherché une musique – c’est très commode d’avoir une musique qui vous aide, même à écrire un screen-play, ça vous met dans un certain état d’esprit – et à ce moment-là un nom a surgi, s’est imposé à mon esprit et immédiatement j’ai demandé à cet illustre personnage d’être mon collaborateur, j’ai nommé Vivaldi. D’ailleurs c’est très commode d’avoir comme collaborateur un personnage qui est mort depuis plusieurs centaines d’années parce qu’il ne proteste jamais, il est toujours de votre avis. Vivaldi a été très gentil. Alors, en me basant sur les rythmes de Vivaldi, j’ai essayé d’écrire un scénario – ce que j’ai fait avec la collaboration de plusieurs camarades.[…]
Jean Narboni, Janine Bazin et Claude Gauteur, Jean Renoir, entretiens et propos, Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma (2005), p. 343.
On peut voir la présentation du Carrosse d'or par Jean Renoir à l'adresse:
https://www.youtube.com/watch?v=6iCzAdFf7s0
Ce programme est le dernier de l'année 2014
Toute l'équipe du CCC vous souhaite de Belles fêtes de fin d'année
et vous donne rendez-vous
le mercredi 7 janvier 2015 à 20 h
pour le premier film du cycle « A table! au Cinéma »
La grande bouffe / La grande abbuffata
(Marco Ferreri, France/Italie - 1972)
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