Le 19/03/2019 WATER
- Publié dans Partenariat Bollyciné
Mardi 19 mars 2019 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)Séance spéciale en partenariat avec l'Association BOLLYCINÉ
WATER
(DEEPA METHA - Inde/Canada - 2005 - 117 min)
" Le jeu de toutes les actrices de la Maison des veuves est exceptionnel : intimiste, douloureux, blessé, tendre, brutal. Le lyrisme fluide de la caméra provoque un troublant contraste avec les difficultés arides rencontrées par les personnages. Le film a des choses sérieuses et ambitieuses à dire sur l’écrasement des femmes par des dogmes sociaux et religieux atrophiés. Mais, et c’est tout à son honneur, le film raconte cette histoire de l’intérieur, accentuant ainsi le drame humain de leur existence, et nous touchant droit au cœur. « Water » est un film magnifique." (Salman Rushdie).
" Réalisme et romantisme font bon ménage pour la cinéaste qui mène des combats politiques dans son pays. Il s’agit pour elle de toucher un large public, mais aussi de l’interpeller. Les armes du mélodrame seront alors justes. Sous ces images séduisantes, un désespoir traverse « Water » et résonne comme un cri d’alarme." (Télérama)
" Un film intense aux antipodes de Bollywood." (Le Figaro)
DEEPA MEHTA Réalisatrice - Scénariste
Deepa Mehta est née en 1950 à Amritsar en Inde et est diplômée en philosophie de l’Université de New Delhi.
En 1991, elle produit et réalise son premier long métrage Sam & Moi, qui remporte une mention honorable dans la catégorie Caméra d'or au Festival international du film de Cannes. Cette oeuvre, comme plusieurs de ses derniers films, est à la fois un film profondément personnel et dont le contenu affectif est universel. Grâce au succès de Sam & Moi, elle reçoit des offres pour réaliser deux épisodes de la série télévisée de George Lucas intitulée Les chroniques du jeune Indiana Jones et le film à gros budget Camilla (1994), coproduction Canadia/ UK avec Jessica Tandy et Bridget Fonda.
En 1995, elle produit, écrit et réalise Fire, son troisième film de fiction. Bien accueilli par la critique et le public, ce film est présenté dans de nombreux festivals internationaux (Festival international du film de Toronto).
Water a mis cinq ans avant de pouvoir être achevé car il dénonce l’existence en Inde de traditions révoltantes : des petites filles mariées à l’âge de sept ans qui, une fois devenues veuves, étaient bannies et devaient passer le restant de leurs jours dans un ashram. N’ayant reçu aucune éducation, ces femmes ne cherchent pas à remettre en cause leur sort injuste tandis que les brahmanes décrètent par loi qu’ils peuvent coucher avec qui ils veulent et que leurs maîtresses sont bénies des dieux. Deepa Mehta parvient à faire passer avec sensibilité et justesse ce message de révolte dans la réalité de l’Inde coloniale des années 1930 qui tente de marcher vers l’indépendance avec l’arrivée de Gandhi. Elle nous offre également une mise en scène d’une grande beauté. Elle fait un travail photographique splendide sur la lumière et la vie au bord du Gange. L’eau est présente tout au long du film. Le fleuve sert à baigner les morts, à se laver, à se purifier des péchés, à prier. Une fois immergé dans cette réalité très différente de la nôtre, on se laisse gagner par le message d’injustice, par l’émotion et la beauté des images et des personnages. On est bien loin de Bollywood qui nous semble si souvent masquer les véritables facettes de l’Inde en n’offrant que joie et sourires forcés. [films.blog.lemonde.fr]