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Le 6/02/2019 LE SEPTIÈME SCEAU

Le 6/02/2019 LE SEPTIÈME SCEAU

Mercredi 6 février 2019 à 20h
Cinéma Juliet-Berto (Place Saint-André, Grenoble)

Cycle Ingmar Bergman (1/3)

LE SEPTIÈME SCEAU
DET SJUNDE INSEGLET

(Ingmar BERGMAN - Suède - 1957 - 102 min)

" Et lorsque l'Agneau ouvrit le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi-heure " :
l'aventure du chevalier - qui apparaît de nulle part, rejeté par la mer sur la grève, de même qu'ex nihilo apparaît son adversaire,
la mort, se joue dans l'espace spirituel de cette demi-heure, au moment où le secret du ciel est en instance de révélation.

Dans la filmographie d’Ingmar Bergman, Le Septième Sceau apparaît comme l’un des films les plus ambitieux dans son propos, un film auquel il a voulu donner avant tout une dimension philosophique ou métaphysique. Comme pour lui donner plus de poids, voire une certaine légitimité, Bergman ancre ses réflexions dans un contexte historique : un chevalier de retour des Croisades cherche des réponses sur l’existence de Dieu. Outre toute une série de réflexions sur la crainte de la mort et la vanité de notre existence, cette trame lui permet de mettre en scène des plans vraiment remarquables, telle cette partie d’échec de Max von Sydow avec la Mort sur la plage ou la procession des pénitents. Toutefois, ce n’est pas tant la puissance ou la richesse des images qui frappèrent tant à l’époque et assurèrent à ce film (et à Bergman) sa renommée car, comme certains critiques ne manquèrent pas de le souligner, Le Septième Sceau ne peut guère se comparer avec les œuvres de Dreyer ou Sjöström. Non, c’est bien l’ambition de son propos qui lui valu d’être remarqué. Dans un registre plus anecdotique, on notera que le soin de Bergman dans le choix de ses jolies actrices est souvent cité sur ce film. [http://films.blog.lemonde.fr/2007/08/28/septieme-sceau/]

Au Moyen-Âge, un chevalier et son écuyer retournent en Suède après plusieurs années de croisades. Sur leur chemin, ils rencontrent la Mort avec qui le chevalier entame une partie d'échecs. L'occasion pour lui de trouver des réponses à ses questions métaphysiques.
« Est-ce qu'on peut jouer aux échecs avec la Mort ? Bien sûr que non, on perd toujours. Aujourd'hui, on peut aller voir toutes sortes de spécialistes afin de contrer, ne serait-ce qu'un temps, le prochain coup de la Mort. Grâce à une opération ou une radiothérapie on peut mieux s'en défendre, mais finalement c'est elle qui nous met échec et mat. Et Dieu ? Dieu ne vient pas à la rescousse, il ne fait que se taire. C'est le thème central du Septième Sceau. Nous sommes tous condamnés. On peut espérer, mais des indications concrètes qu'après la vie sur terre il existe autre chose, de préférence meilleure que celle-ci, n'existent toujours pas. Ce constat a tourmenté ce fils de pasteur qu'était Ingmar Bergman (1918-2007) pendant toute sa vie. S'il n'y a rien après, s'il ne reste rien, quel est le sens de cette misérable vie qu'est la nôtre ? Ces questions-là, on ne les retrouve plus très souvent dans le cinéma de fiction aujourd'hui. Trop graves, on n'a plus le temps, sauf quand on s'appelle Woody Allen. Ou Michael Haneke. Ingmar Bergman exprime ses doutes existentiels à travers chacun de ses principaux personnages. Le chevalier Block espère encore bénéficier de la Providence, contre tout bon sens. Son valet cynique Jöns a dépassé ce stade depuis longtemps. Il représente (...) le rationalisme occidental. Et puis il y a le jeune couple de baladins cheminant (...). Ils ne vivent que dans le présent, passionnément. Ce sont eux qui parviennent à échapper à la Mort. Ainsi, le réalisateur crée finalement encore un peu d'espoir dans son film. 
Paul Verhoeven (Extrait de Plus de Verhoeven, traduit du néerlandais par Harry Bos)
(La Cinémathèque française)

 

Dernière modification lelundi, 11 février 2019 11:21

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